Live reports | Mass Hysteria célèbre ses 30 ans au Zénith de Paris

Durant 2h30, Mass Hysteria a offert au Zénith de Paris un show d’anthologie pour célébrer ses 30 ans de carrière, précédé par 1h de set tout en énergie de While She Sleeps, venu spécialement pour l’occasion. Bien loin d’un testament, c’est un pont entre les générations que nous a proposé le groupe, avec un mélange savamment dosé d’anciens et de nouveaux titres, et la mise à l’honneur de la nouvelle génération.

While She Sleeps

Le public de Mass Hysteria n’est pas encore au rendez-vous quand les anglais de While She Sleeps débarquent, et c’est devant un Zénith aux trois-quarts vide que les premières notes de Rainbows résonnent. Cela me fait un peu craindre pour la suite., mais le chanteur Loz Taylor est décidé à chauffer le monde. Il saute partout sur scène et déjà un premier wall of death se forme. Apparemment c’est la spécialité du groupe, car il y en aura trois ou quatre durant ce set d’une heure.

S’il faut résumer la prestation de la bande de Sheffield en un mot, je dirais « énergique ». Loz Taylor ne se ménage pas, interagit beaucoup avec la foule, quand il ne se jette pas carrément dedans sur You Are We. Sean Long et Matt Welsh, les deux guitaristes, ne sont pas en reste et sautent partout sur scène, montent sur les baffles, tandis que Aaran Mckenzie n’en finit pas de tourner sur lui-même. Le son est extrêmement propre, ce qui est notable dans un Zénith où les basses ont souvent tendance à noyer le reste.

While She Sleeps met à l’honneur ses albums récents. Avec 4 titres issus de Self Hell, le tout dernier opus, et 4 également de Sleeps Society, le précédent album sorti en 2021. Les grands hymnes Silence Speaks, Anti-Social et Four Walls sont bien entendu de la partie, ainsi que le plus controversé To The Flowers. En un show millimétré d’une heure, ils offrent à Mass Hysteria un Zénith bouillant prêt pour la Furia des 30 ans. Notons que le groupe a fait spécialement le déplacement au milieu de la pause de sa tournée européenne, un geste que n’a pas manqué de souligner Mouss.

Setlist

Rainbows
Leave Me Alone
Anti-Social
You Are All You Need
The Guilty Party
You Are We
Self Hell
Systematic
Four Walls
Enlightenment
Silence Speaks
To The Flowers
Sleeps Society

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Mass Hysteria

Après une première partie de qualité, le public du Zénith est gonflé à bloc pour fêter les 30 ans de Mass Hysteria. Si j’avais peur du taux de remplissage, je suis rassuré : la salle en configuration 4000 places est maintenant totalement remplie. Cette soirée, captée par les caméras de France Télévision, sera placée sous le signe du positif. On ne compte pas les fois où Mouss nous demande si nous sommes heureux ou mime un grand sourire de ses doigts. C’est la marque de fabrique du groupe : Positif à bloc, « par passion« , et « la joie comme vengeance« . Sur un énorme « BONSOIR LES FURIEUX ! » lâché derrière un kabuki à l’effigie du groupe, c’est donc logiquement Positif à bloc qui ouvre le concert.

Émotion et communion

Cette soirée des 30 ans revêt une importance particulière pour le groupe, qui plusieurs fois nous dit qu’on ne se rend pas compte à quel point elle compte pour eux. Jamie Ryan se laisse d’ailleurs gagner par les larmes lors de sa prise de parole après Notre Complot. Il faut dire que le bassiste d’origine irlandaise a pris toute sa place ces dernières années. Toute la soirée, il harangue le public du Zénith pour nous demander de montrer au monde (télévision oblige) ce que le public de Mass Hysteria a dans le ventre, éclipsant presque Mouss. Yann Heurtaux, bien que plus silencieux, n’est pas en reste et enchaîne les kilomètres le long de la scène, tandis que Raphaël Mercier se déchaîne sur ses fûts.

Le public du Zénith, conquis, est totalement déchaîné et en communion avec le groupe. Dès World on Fire, un premier wall of death se forme. Il y en aura de nombreux autres. Je suis curieux de voir les images, car depuis la fosse, j’ai l’impression d’une ondulation perpétuelle. Tous les refrains sont scandés comme des hymnes, que ce soit sur Mass Veritas, l’Emotif Impérieux, Arômes Complexes ou encore Reprendre mes Esprits. Une communion puissante entre le public et les membres de Mass Hysteria s’opère, portée par ces vagues de positivité qui font du bien au cœur. Qui a dit que le métal était négatif ?

Surprises en série

Le groupe nous a réservé des surprises pour cette soirée spéciale. Niko de Tagada Jones débarque dès le deuxième titre pour nous appeler à ne pas « laisser la haine du système s’installer« . Sur P4, Mouss descend dans la fosse, accompagné par une caméra, et demande qu’un gigantesque circle pit se lance. Il prendra les deux tiers de la fosse ! Sur Intérieur à revoir, c’est Olivier Coursier, guitariste jusqu’en 2007 et programmateur depuis, qui vient jouer du piano tandis que le groupe lui rend un vibrant hommage. Lors du rappel, Vithia de Rise of the Northstar et Loz de While She Sleeps viennent rendre hommage à Sepultura pour une reprise tout en force de Roots Bloody Roots. Enfin, pour Furia, Mouss insiste pour faire monter sur scène les enfants « des parents métalleux inconscients« , alors qu’ils étaient censés ne pas avoir le droit (probablement pour des questions de droit à l’image, donc du travail en plus pour les équipes de France Télévision !).

Rétrospective

Concert des 30 ans oblige, la setlist retrace la carrière du groupe. Mass Hysteria se fait plaisir en milieu de set, en revisitant plusieurs titres de son début de carrière, que ce soit Donnez vous la peine (1995), Attracteurs étranges, P4 et Contraddiction (1999) , ou encore Intérieur à revoir (2005). C’est l’occasion de se rappeler des explorations stylistiques de Mass Hysteria, mélangeant plus moins de rap dans leurs compositions au gré des albums. Une vidéo retraçant la carrière du groupe et son impact sur la scène métal française agrémente la coupure du rappel, tout en rendant hommage à Stéphan, premier bassiste du groupe décédé il y a quatre ans. Tout ça, c’est avant que le monstrueux Tenace, issue du dernier album, ne relance la machine. Le show se finit sur un Plus que du métal d’anthologie, où le public du Zénith lâche ses dernières forces sous l’inévitable lancé de confettis.