Vendredi soir, les légendes du thrash metal effectuaient leur grand retour à Paris, cinq ans après leur concert au Stade de France. Au programme, grands classiques, mais surtout de nombreuses chansons extraites du nouvel et dixième album « Hardwired… to Self-Destruct ». Après 8 ans d’absence, cet opus était attendu avec impatience et revient aux sources avec un son plus agressif. Opération réussie pour les 4 californiens qui sont accueillis presque religieusement par près de 20 000 fans ayant tous revêtus leur t-shirt favori à l’effigie du groupe.
À 19h30, les Norvégiens de Kvelertak font une belle entrée en matière. Le frontman Erlend Hjelvik s’agite dans l’arène centrale sur des riffs de guitare presque addictifs. Influencés par le rock classique mais aussi le punk et le metal, le répertoire du groupe est original et prometteur. La foule se montre réceptive, surtout lorsque le chanteur demande si tout le monde est prêt pour Metallica.
Patience. À 20h50, la salle est plongée dans le noir : le compte à rebours jusqu’à l’autodestruction peut commencer. The Ecstasy of Gold, le thème du film « Le bon, la bête et le truand » retentit dans la salle avant que les 4 cavaliers ne surgissent hors de la nuit. Une entrée digne d’un des plus grands groupes de la planète, qui met déjà les fans en transe. Hardwired et Atlas, Rise!, les deux premiers morceaux de l’album « Hardwired… to Self-Destruct » ouvrent les festivités, faisant littéralement trembler l’AccorHotels Arena.
La scène est simple mais surprenante. Une vaste plateforme située au milieu de la salle et surplombée d’une cinquantaine de cubes vidéo qui montent et descendent à une allure vertigineuse permet au public d’être au plus près de ses idoles. Metallica et ses fans forment en effet une famille comme James Hetfield ne manque pas de le rappeller. Une famille multi-générationnelle qui compte des fans de la première heure comme des fans bien plus jeunes. Le leader du groupe souhaite d’ailleurs la bienvenue dans la famille à un spectateur de 12 ans dans la fosse, tout en lui faisant remarquer que son père est cool car lui n’avait pas encore le droit d’aller dans la fosse à son âge.
La foule se déchaîne autour du ring, notamment au son des morceaux les plus anciens comme Seek & Destroy où les dizaines de cubes affichent d’anciennes dates de concert du groupe en France ou Master of Puppets avec des pancartes et drapeaux réalisés par les fans du monde entier sur les écrans. Ces mêmes cubes servent de percussions au groupe sur Now That We’re Dead, un des six morceaux extraits du nouvel album qui sont joués dans la soirée. Si les paroles des classiques de Metallica n’ont plus aucun secret pour le public, il en est de même pour les chansons du nouvel album. À l’issue de Halo on Fire, Hetfield s’étonne : « Vous étiez plus bruyants que la sono, c’est fou ».
Ce qui est encore plus fou, c’est qu’aucun des membres ne semble avoir pris une seule ride. Lars Ulrich s’agite dans tous les sens à la batterie et affirme à la fin du show que l’aventure Metallica ne fait que commencer, Kirk Hammett enchaîne brillamment les solos de guitare, tandis que Robert Trujillo semble toujours aussi bestial à la basse et James Hetfield mène le combat en grande forme malgré sa chute impressionnante sur scène en début de semaine à Amsterdam.
Pour la plus grande joie des fans, Hammett et Trujillo font un petit clin d’œil au public français et reprennent les riffs de Antisocial de Trust. Ce n’est d’ailleurs pas la seule reprise de la soirée puisque Last Caress de Misfits est également réinterprétée. Autre surprise de la soirée sur Moth Into Flame où des dizaines de drones lumineux viennent voler autour de la scène comme pour rappeller les papillons de nuit de la chanson.
Le rappel est époustouflant, enchaînant Blackened, Nothing Else Matters et Enter Sandman. Metallica a encore pensé à ses fans et distribue des centaines de médiators aux couleurs de Paris avant que chaque membre ne remercie personnellement le public. Le retour de Metallica en France est donc l’événement metal de la rentrée. Session de rattrappage ce soir à l’AccorHotels Arena pour ceux qui auraient raté ça vendredi.
Live report et photos par Emilie Bardalou
Setlist
- The Ecstasy of Gold (Ennio Morricone song)
- Hardwired Intro
- Hardwired
- Atlas, Rise !
- Seek & Destroy
- Leper Messiah
- The Day That Never Comes
- Now That We’re Dead
- Dream No More
- For Whom the Bell Tolls
- Halo on Fire (followed by Kirk and Rob’s solos including ‘Eye of the Beholder’, ‘Antisocial’ and ‘Anesthesia’)
- Last Caress (Misfits cover)
- Creeping Death
- Moth Into Flame
- Sad but True
- One
- Master of PuppetsEncore:
- Blackened
- Nothing Else Matters (‘Black Hole Sun’ snippet intro by Kirk)
- Enter Sandman (with ‘The Frayed Ends of Sanity’ outro)