Bienvenue dans cette entrée numéro 3 de notre live report dédié au Motocultor 2024 en direct de Carhaix ! Après une première journée pluvieuse et un marathon en guise de seconde journée, voici venu le live report du samedi. Cette troisième journée sera l’occasion pour nous de (re)découvrir une majorité de groupes bien énervés.
LLNN
Histoire de démarrer en beauté, nous voici devant LLNN, l’Objet Musical pas forcément Volant mais toujours aussi non-Identifié. Les Danois de LLNN possèdent une sacrée réputation et l’on ne s’étonne pas une seconde de voir beaucoup de bouchons d’oreilles autour de nous.
Le concert débute sur une entrée solitaire de Victor Kaas, le vocaliste du groupe qui nous fige dans une démonstration magistrale de ses talents. Fry scream, guttural, chant clair : tout y passe ! En plus de cette prestation sonore, son attitude sur scène est impressionnante. Il parait habité et possédé par une force bien au-delà de notre compréhension.
L’arrivée des musiciens pour le deuxième morceau amorce le rouleau-compresseur : leur réputation de véritable « Mur de Son » n’est absolument pas usurpée ! Pas une fausse note ou écart, c’est carré et millimétré, un gage de qualité de la part d’un groupe signant chez Pelagic Records.
En conclusion : Voir le public headbang en rythme en réponse à la lourdeur des morceaux qui s’enchaînent est toujours un spectacle qui mérite d’être vu. Pas une once d’énergie ne sera perdue jusqu’à la note finale, après 40 petites minutes de concert : on en reprendrait bien une part ! Un groupe superbe en studio, majestueux en live.
Setlist : The Horror, Imperial, Desecrator, Scion, Tethers, Despots, Division, Obsidian
Kalandra
Direction une des Main Stages pour de nouveau retrouver un groupe Scandinave (Norvège) : Kalandra. Peu de changement géographique mais par contre un changement radical de style. Après avoir personnellement vu le groupe au Hellfest 2023, la prestation de Kalandra avait été magistrale et très chargée en émotion.
Nous voici prêts pour une aventure Nordique, éthérée et mythologique. Impossible de ne pas comparer cette prestation à la précédente à laquelle j’ai assistée : l’énergie est beaucoup plus présente pour ce live au Motocultor 2024 ! Constat qui n’est pas une surprise sachant que l’album que Kalandra vient défendre aujourd’hui est A Frame of Mind, album qui sortira en septembre. Ce dernier album apporte bien plus de guitare électrique et de rythme que le superbe album The Line (2020), qui aura permis à Kalandra de percer à l’internationale.
L’utilisation d’un archet sur la guitare électrique pour une chanson écrite après un voyage en Islande d’après la vocaliste Katrine Ødegård Stenbekk rappelle l’excellent groupe Sigur Ros, originaire de ce même pays : un super clin d’œil !
En conclusion : Kalandra montre une nouvelle fois qu’ils possèdent leur propre patte et style musical. Ce nouvel album est brillamment amené et je ne peux que recommander d’aller les acclamer en live. Seul bémol : un concert sous les tentes auraient permis d’aider sur le côté mélancolique et éthéré du groupe au lieu de les voir performer en plein soleil.
Nekrogoblikon
Au cours du concert de Kalandra, nous avons pu apercevoir un drôle d’individu tout vert de peau, vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate partir en direction des tentes. Oui, vous avez bien lu cette description et il n’y a pas d’erreur sur la personne : le chanteur de Nekrogoblikon est prêt pour la suite de la journée.
Les américains de Nekrogoblikon ne sont plus à présenter sur la scène du death metal mélodique : des rythmes rapides, deux chanteurs complètements barrés et des textes qui suivent le mouvement avec énormément d’humour. Bref, le groupe ne se prend pas au sérieux et c’est ce qu’on attend d’eux ! Le groupe était attendu avec impatience par les fans de Nekrogoblikon. En effet, le roster des deux chanteurs a récemment été modifié.
Félicitation au Motocultor qui travaille à l’inclusivité en invitant un groupe contenant un gobelin dans sa formation, chapeau. Ce dernier s’avère être totalement incontrôlable lors de la performance de Nekrogoblikon. Blagues douteuses, gestes obscènes, violence… Bref, nous avons en face de nous un gobelin chanteur pur jus qui fait des grimaces en chantant les tubes Darkness, No Ones Survives ou encore Powercore.
En conclusion : un vent de fraicheur pour le death metal. L’humour, le jeu sur scène et inclure autant de synthé rend le groupe Nekrogoblikon extrêmement attachant. Mention spéciale à la chanson The Magic Spider !
Setlist : Powercore, The Many Faces of Dr. Hubert Malbec, Golden Future, Darkness, Bones, Dressed as Goblins, Dragons, No One Survives, The Magic Spider, This Is It
Emmure
Nous changeons de scène sans pour autant changer de continent. Les américains d’EMMURE sont venu jusqu’à nous depuis le Connecticut pour nous apporter un petit vent de BAGARRE.
Ce mot défini toujours aussi bien l’état d’esprit d’EMMURE et de son public qui s’est rapidement amassé devant la scène. On est là pour faire du deathcore, pas pour défriser du persil. Pas de nouvel album à défendre pour EMMURE depuis Insight, paru en 2020 mais toujours autant d’énergie à revendre.
Seulement 4 membres pour le groupe EMMURE mais ces derniers ont tous une prestance scénique incroyable. Le chanteur Frankie Palmeri saute partout et donne l’impression de nous engueuler non-stop (mais c’est pour ça qu’on l’aime) et les musiciens jouent avec le public comme vous pouvez le constater :
En conclusion : Après 20 ans de carrière, EMMURE est loin d’en avoir fini avec la scène et on espère un nouvel album pour 2025 pour en avoir toujours plus !
Jinjer
Seconde participation au festival du groupe ukrainien JINJER pour cette édition du Motocultor 2024 après leur passage en 2018. Le groupe de metalcore est venu annoncer son prochain album, prévu pour février 2025 avec de très bons premiers singles.
L’arrivée sur scène de Tatiana Shmayluk toute de rouge vêtue (tenue qui nous rappelle Aphrodite du groupe Igorr, que nous avons pu voir le vendredi) déclenche une acclamation immédiate du public. JINJER est très apprécié du public français comme j’ai pu le constater lors des deux concerts auxquels j’ai eu la chance de participer.
Les nouveaux singles sont percutants, notamment Someone’s Daughter, lourd en signification et message. Les tubes qui ont fait la popularité du groupes ne sont pas en reste : Pisces, Perennial, Teacher, Teacher!… Le groupe nous régale d’un son lourd et groovy, signature de JINJER au cours de cette heure de concert sur la Dave Mustage.
En conclusion : La puissance vocale et instrumentale du groupe n’aura pas faiblit une seconde au cours de ce concert. Les applaudissement étaient très nourris, particulièrement après certains messages politiques de la part de Tatiana.
Dødheimsgard
En voila un autre d’OMNI ! Dødheimsgard (DHG) est un projet de black metal Norvégien fêtant sa trentième année de carrière. En toutes lettres, ce nom venu du Nord signifie le Royaume de la Mort : tout un programme non?
J’étais au fait de l’œuvre de Dødheimsgard, notamment en ce qui concerne leur album Black Medium Current. Ce denier a fini dans un nombre assez démentiel de top 10 albums chez les connaisseurs de Black métal (je suis coupable sur ce coup-là). C’est donc en toute connaissance de cause que je prends place devant les barrières pour un concert que je pensais… ‘normal’.
J’avais tort ! Le premier morceau Et smelter débute avec l’apparition du chanteur Vicotnik caché sous un châle noir et doré, balançant un encensoir, rien de trop extrême vous me direz. Les morceaux s’enchainent et on se trouve hypnotisés à suivre les aventures de Vicotnik sur scène : il se roule par terre, jette de l’encens sur ses musiciens, tente d’escalader la structure métallique de la scène, bref… Il est totalement habité par sa prestation et ça colle tellement bien au style du groupe.
En conclusion : L’avant-garde/black metal de Dødheimsgard est une expérience qui va diviser. Si comme moi vous être friands d’expérimentation musicale, vocale et scénique, courrez les voir sur scène sans hésiter.
Setlist : Et smelter, Sonar Bliss, Interstellar Nexus, The Crystal Specter, Traces of Reality, It Does Not Follow
Architects
Attention voici venir les mastodontes de cette journée ! Le public est très nombreux et s’est massé en avance devant la Dave Mustage pour venir applaudir les anglais d’Architects. Le poids lourd du Metalcore fort de 20 ans de carrière est là pour régaler les très nombreux fans.
Malgré de nombreux nouveaux singles dernièrement (Curse, Seeing Red), Architects ne vient pas défendre de nouvel album depuis the classic symptoms of a broken spirit paru en 2022. En tant que vieux con archi-fan de l’époque All Our Gods Have Abandoned Us (2016), je ne sais pas à quelle sauce je vais être mangé, sachant que le groupe a été très productif depuis.
Les gros moyens ont été sortis comparativement aux groupes qui ont précédemment joué sur la Dave Mustage au cours de la journée. Ecran géant, plate-forme, jeux de lumières : On sent qu’on est là pour du spectacle ! L’introduction du show se fait sur Don’t Stop Me Now de Queen, histoire de surchauffer l’audience (et ça marche) avant de frapper FORT avec Seeing Red, dernier single et melting-pot de tout ce qui marche dans le Metalcore moderne (le retour du BLEGH, les chœurs d’enfants en backing, le groove à la guitare, l’alternance chant clair/scream).
Sam Carter, le vocaliste du groupe est clairement heureux d’être là : il cherche du regard le public et les photographes et nous régale de ses techniques de chants sur les morceaux qui s’enchainent. Là-dessus, pas de surprise, les albums les plus représentés sont ceux faisant partie de l’ère la plus ‘accessible’ et récente du groupe comme For Those That Wish To Exist.
Néanmoins, les nostalgiques comme moi ont été régalés avec des morceaux originels tels que These Colors Don’t Run, Gravedigger ou encore Doomsday. Ce dernier étant un morceau toujours aussi émotionnellement chargé car dédié au guitariste Tom Searle disparu depuis déjà huit ans. C’est sur ce morceau que j’ai ressenti la plus forte participation du public, merci pour lui !
Le live se poursuit avec les paroles inscrites sur les écrans géants, invitants les fans et autres curieux à chanter avec le groupe. On approche de la fin avec les gros tubes modernes d’Architects When We Were Young et surtout Animals pour clôturer le spectacle.
En conclusion : La différence de moyens sur scène et de public présent devant la scène par rapport à un concert ayant eu lieu 2 heures auparavant est flagrante, mais n’est-ce donc pas la démesure que l’on attend lorsque la tête d’affiche de la journée se produit ? Un concert toujours aussi carré de la part d’Architects. On peut encore s’attendre à de nombreuses années de carrière et sans aucun doute un nouvel album pour 2025 !
Setlist : Don’t Stop Me Now (Queen, intro), Seeing Red, Giving Blood, deep fake, Impermanence, Black Lungs, These Colours Don’t Run, Hereafter, Gravedigger, Curse, Royal Beggars, Doomsday, Meteor, when we were young, Animals