Toutes les bonnes choses ont une fin et ce Motocultor 2024 n’est pas une exception… C’est parti pour le quatrième et dernier jour de cette édition pour un grand écart final entre black, deathcore, power et instrumental rock !
Griffon
Ah les voila mes chouchous ! Griffon, groupe de black métal parisien versé à 110% dans l’histoire moderne Française. Références à Jean Jaurès, la Commune, la Lanterne, tout y passe au travers de textes poétiquement très engagés.
Pour la premier concert de la journée, quel plaisir de voir autant de monde devant la Suppositor Stage pour venir applaudir Griffon. Le groupe vient défendre son nouvel album, De Republica qui finira sans aucun doute dans mon top 10 albums 2024 !
La banderole déployée en fond de scène indique le nom du groupe sur le fond de la superbe pochette de l’album De Republica, symbolisant la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’arrivée sur scène des artistes sous un ciel gris de mitraille est spectaculaire. Ils sont abimés, sales, ensanglantés, la même ambiance post-combat que pour 1914 en sortie de tranchées.
L’émotion est très présente tout au long de ce concert, tout particulièrement sur L’homme du Tarn, chanson basée sur Jean Jaurès et contenant des citations de discours engagés. Cette chanson anti-guerre ne peut que mettre le public d’accord après le passage des groupes Ukrainiens 1914 et Jinjer plus tôt au cours de ce Motocultor.
Après 40 petites minutes de concert, c’est déjà la fin. Sans surprise, le nouvel album De Republica est majoritairement représenté avec 3 chansons sur les 6 de ce set.
En conclusion : Le parti pris de Griffon de chanter non seulement en Français mais également en latin pour l’Ost Capétien leur permet de sortir leur épingle du jeu et de représenter avec brio le black métal Français. Leur performance au Motocultor était propre et a amené une véritable énergie pour le reste de la journée. La scène actuelle doit être fière de compter ce groupe dans leurs rangs : A suivre de très près !
Setlist : Abomination, L’Ost Capétien, A l’insurrection, Apotheosis, L’homme du Tarn, The Ides of March
Monkey3
Direction la Bruce Dickinscène pour un changement radical de style et de sujet. Voici venir Monkey3 : ici pas de paroles engagées, uniquement du rock instrumental orienté modern stoner et rock psychédélique ! Leur dernier album Welcome to the Machine (2024) est une pépite plus profonde et sombre que leurs 6 précédents albums.
Le live commence sur des vibes très planantes, psyché à la Deep Purple, idéal pour ce milieu d’après-midi. Le public du Motocultor est présent, à tel point que les bords extérieurs de la tente sont gorgés de monde. Debout, assis ou couché, le public profite à sa manière de l’enchainement sans faute des notes du groupe. Après 3 jours de festival dans les pattes, quel plaisir d’apprécier la musique planante et cosmique de Monkey3.
La musique de Monkey3 est selon moi, tout comme Hypno5e, cinématographique. Seulement 4 chansons au cours de ce set de 40 minutes mais nous sommes transportés à des années-lumière du Finistère, dans l’hyper-espace. La part belle est faite aux instruments, chacun y trouve sa place et apporte sa propre sensibilité.
En conclusion : Des solos techniques et maitrisés, de longues notes tenues (impossible de ne pas penser à Pink Floyd sur le morceau Collapse), des changements de rythmes très orienté progressifs, bref, une prestation magistrale de la part des suisses de Monkey3.
Setlist : Collapse, Icarus, Kali Yuga, Through the Desert
HORSKH
Cocorico ! Troisième concert, deuxième groupe Français ! C’est parti pour HORSKH sur la Massey Ferguscène. Le grand écart est de mise par rapport au précédent concert : ici c’est la bagarre !
En effet, HORSKH vient défendre son nouvel album BODY (2024) sorti en Janvier dernier. Tout comme l’album précédent Wire (2021) que j’avais adoré, on est toujours en plein dans le style signature du groupe : le Néo-industrial grunge !
Le concert démarre sur le martial Turbine ON qui permet au groupe de se chauffer en beauté. Le chanteur Bastien Hennaut démarre et sa voix éraillée en studio est toujours aussi puissante et encore plus dynamique et entrainante en live ! Bastien ne tient pas en place, impossible de canaliser cette énergie et le public le lui rend bien !
Beaucoup de sons électro/transe sont nécessaires pour accompagner le groupe et Mud in My Wheels est un parfait exemple pour illustrer ce propos. Les basses sont monumentales et ne saturent pas d’un poil sur la Massey Ferguscène.
En conclusion : 50 minutes de set qui sont passées à une vitesse hallucinante ! Indus metal is clearly not dead yet avec des groupes tels que Horskh. Une pêche monumentale en live : courrez réserver votre place si vous voulez découvrir le groupe.
Setlist : Turbine ON, Tension, DO IT, Damaged Ropes, Victim, Body Building, Mud in My Wheels, Engaged and Confused, Trying More, XLUNGX
Sonata Arctica
On descend la petite colline pour glisser tranquillement sur la Dave Mustage afin d’avoir le plaisir de revoir Sonata Arctica. J’avais eu la chance de review à Paris avant la période du covid (2019 – pour l’album Talviyö).
Les Finlandais sont de retour pour leur nouvel album Clear Beyond Cold (2024). Etant un vieux de la vieille, j’arrive devant la scène en espérant un mix entre les nouveaux morceaux et les anciens méga-tubes des époques Ecliptica (1999) et Silence (2001).
Ca démarre très fort avec un bon vieux galloping à la basse pour le premier morceau First in Line, typique du style heavy qui démarre le public au quart de tour ! L’arrivée de l’ultra-charismatique chanteur Tony Kakko déclenche un hourra du public. Son énergie reste et restera toujours aussi communicative et l’on sent qu’il est heureux d’être là ! Il joue avec le public et les photographes pour notre plus grand bonheur.
Troisième chanson : apparition du premier méga-tube I have a Right et des chœurs du public, connaissant parfaitement cet hymne à la tolérance que Sonata Arctica prône depuis plus de 25 ans.
Le groupe nous annonce qu’il s’agit du tout dernier concert de leur tournée Européenne et qu’il vont tout donner pour le Motocultor ! Ils enchainent 3 morceaux nouveaux puis 3 plus historiques : Replica, FullMoon et Don’t Say a Word. Le public est clairement ravi et j’entends autour de moi le public chanter sur ces tubes.
Incroyable mais vrai : un circle pit se forme dans le public sur les derniers morceaux, j’aurai pas parié là-dessus connaissant le groupe !
En conclusion : Un set de 50 minutes équitablement partagé entre les plus grands tubes du groupe (4) et de nouveaux morceau du dernier album Clear Beyond Cold (4). Après les avoir vu un total de 3 fois en live, ce sera avec grand plaisir d’y retourner. Ce groupe amène sur scène une telle joie de vivre et une énergie positive à toute épreuve. On vous souhaite encore 25 ans de carrière !
Setlist : First in Line, Dark Empath, I Have a Right, California, Angel Defiled, Replica, FullMoon, Don’t Say a Word
Born of Osiris
Booooon, pour avoir déjà vu en live les américains de Born of Osiris, je sais que ça va être la grosse bagarre. J’en vois déjà s’échauffer un peu à ma gauche et je sens que le public est chaud patate quelques minutes avant le démarrage des hostilités.
Dès les premières notes du groupe de Sumerian deathcore, c’est sans surprise le déclenchement immédiat du moshpit ! Un défilé de slammers se met en place et ne cessera pas avant la fin du concert. Certains membres du public n’étant pas au courant de l’énergie du public doivent s’esquiver des premiers rangs.
Born of Osiris nous arrose de leur Sumerian core signature, au paroxysme de leur art, mélangeant synthé/électro et Djent. Il semble cependant manquer une voix par rapport aux albums studio, notamment la voix screaming haute.
Le public est déchainé et démarre un circle pit, envoyant une masse de poussière en suspension dans l’air : une première depuis le démarrage de ce Motocultor 2024.
En conclusion : Pas de nouvel album à défendre pour Born of Osiris depuis le superbe Angel Or Alien de 2021 mais le groupe reste toujours aussi efficace et explosif en live. On peut espérer une nouvelle sortie pour 2025 !
The Halo Effect
Pour conclure ce Motocultor 2024 en beauté, nous avons décidé d’aller voir le chanteur le plus souriant que je connaisse : Mikael Stanne de Dark Tranquility ! Après avoir vu Dark Tranquility et In Flames en live de manière séparée, je ne pouvais pas rater ce super-groupe formé par le chanteur Mikael Stanne et les musiciens d’In Flames.
Après leur unique album Days of the Lost (2021), le groupe tourne absolument partout, fier des années d’expérience cumulées par leurs groupes actuels ou passés.
Mikael Stanne cherche le public et les photographes et fait même un pouce en l’air à notre photographe qui arbore un sweat de Dark Tranquility ! Ce type sourie tout le temps, quel plaisir de le voir courir partout lors de ce concert afin de clôturer en beauté ce Motocultor 2024.
Le concert se déroule en intégralité sous une lumière verte, assistant les musiciens dans leur prestation acérée, sans aucune fausse note. L’omniprésence du synthé dans les morceaux nous rappelle bien que nous sommes en présence du gratin du mélodeath suédois et plus précisément de celui de Gothenburg !
En conclusion : Il est difficile de retranscrire à tel point cette expérience live est fabuleuse lorsque l’on est fan des deux groupes de manière individuelle. Voir ces deux univers se percuter et faire ainsi naitre une nouvelle entité indépendante, sans qu’aucune ne prenne le pas sur l’autre est tout simplement merveilleux. Le chant unique de Mikael Stanne, l’instrumentation signature d’In Flames… Une seul album ne sera jamais suffisant pour exploiter le génie de cette composition !