13 Novembre 2022, nous sommes en pleine tournée européenne de Nile. Ce soir le Warehouse verra son taux de testostérone exploser les plafonds. C’est dans la sueur et la violence que Nile prendra pleinement possession de la scène dans un technical death metal effréné. Cependant, il nous faudra être patient avant d’embarquer sur le Nil, Naraka, In Element et les patrons de Krisiun ont aussi leur mot à dire…
Naraka
On commence cette soirée avec Naraka, un jeune groupe parisien de melodic death metal dont vous avez peut-être entendu le nom de part leur batteur : Francky Costanza (ex Dagoba). Le chanteur Théodore Rondeau ne manque pas d’énergie, il cherche à faire participer le public, à le réveiller. Si le début semble un peu maladroit, on les sent rapidement de plus en plus à l’aise sur scène et prendre plaisir à jouer avec le public et non uniquement pour lui.
Ils nous font découvrir leur premier album In Tenebris (2021). Musicalement, l’ensemble sonne bien brutal entre la double et les rythmiques bien sèches. Le jeu de lumière apporte également sa contribution en accentuant efficacement la froideur et la brutalité ambiante.
Une première partie avec, peut-être, un arrière-goût de déjà vu mais qui ne gêne en rien leur performance. J’ai pris plaisir à les voir évoluer sur scène, une bonne révélation pour ouvrir cette soirée !
In Element
Je n’avais aucune idée de ce qui allait suivre et je n’allais pas être beaucoup plus éclairée à la fin du set. Le groupe arrive sur scène dont un en tenue qui me fait penser au BDSM entre le cuir et le masque, le chanteur quant à lui fait plus catcheur avec le sien. Je n’y voit pas de véritable cohérence mais après tout il y a une recherche esthétique puis l’essentiel n’est pas là. Un écran en arrière-plan sert à diffuser les paroles des chansons, mais aussi des clips. J’en garde un en mémoire qui se voulait un peu dérangeant, perturbant qui a eu l’effet plutôt logique de semer un petit malaise chez certains.
Musicalement si le chant ne m’a pas toujours convaincue (mais là, ce sont des goûts personnels), je reconnais que l’ensemble se veut pêchu et audacieux dans sa proposition. On quitte le death metal classique pour du death melodique, du metalcore le tout teinté d’électro, un ensemble qui contraste fortement avec nos deux entités du death metal pur avec Krisiun et Nile ! La reprise de Phil Collins In the Air Tonight est une reprise originale qui n’appartient qu’à eux, c’est certain !
Ils assument complètement leur propos et leur univers, peut être au risque de nous perdre en chemin tant leur identité visuelle et musicale ne se laisse pas appréhender aisément. Je suis curieuse de voir l’évolution de ce groupe et de leur projet pour le moins original.
Krisiun
Place à la fratrie brésilienne infernale de Krisiun. On ne les présente plus avec une trentaine d’années de scènes et une douzaine d’albums à leur actif, le death metal n’a plus de secret pour eux. Cette date sera l’occasion de nous partager leur dernier album Mortem Solis (2022). Après 3 ans d’attente depuis leur dernière venue en France, le public répond présent et se mobilise de plus en plus dans la fosse pour assister aux prouesses techniques de Moyses Kolesne (guitariste) et Max Kolesne (batteur).
Les blast beat impétueux se couplent à la perfection avec la guitare dont la vélocité n’enlève en rien à la franche violence de ses riffs. La voix d’Alex Camargo (Chanteur) est profonde, énervée et n’a aucun mal à trouver son public qui semblera être particulièrement réactif aux assauts répétés de Krisiun. En conclusion, la fosse vient de se prendre une bonne fessée déculottée à l’ancienne pour ne pas oublier à quoi ressemble un pur death metal, et oui, ça fait mal !
Nile
Le Warehouse s’est nettement rempli. Après 4 ans sans que Nile ne vienne retourner nos salles françaises le public ne se fait pas prier pour prendre possession du lieu. Le ralliement commence dès les premières notes de l’introduction égyptienne, au cœur même de leur thématique principale. A peine la luminosité a-t-elle diminuée que la fosse montrait déjà un engouement sans réserve. Il n’aura fallut qu’un morceau pour réveiller les pulsions et trois pour faire définitivement place au chaos.
C’est un technical death parfaitement exécuté que nous offre Nile ce soir. Autant de virtuosité mise au service de la violence brute et primitive, ça peut faire des dégâts ! C’est une déferlante de pure énergie dévastatrice, pas une note à côté, chaque frappe, chaque riff est d’une efficacité outrancière. Nous saluons d’autant plus la performance du batteur George Kollias qui a tout de même tenu le set en étant malade, il force l’admiration de ne rien avoir fait paraître et de nous avoir offert un show de cette qualité !
Merci au Warehouse, à Black Speech Production et Black Flag Production pour nous avoir proposé cette soirée en accord avec Garmonbozia Inc.
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Live Report : ViolentNuggets
Photos : Newsålem
Accéder à l’album photo complet > Newsalem.fr
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