Le festival des Nuits de Fourvière, déjà bien entamé, accueillait le mythique guitariste et producteur Nile Rodgers.
Dans la programmation fournie et éclectique des nuits de Fourvière se trouvait une légende de la musique. Après le rock psychédélique de King Gizzard & the Lizard Wizard ou la douce mélancolie de PJ Harvey, voici Nile Rodgers et son groupe culte Chic qui posent ses valises à Fourvière.
PREMIER TOUR
Mais ce jeudi 27 juin, un sentiment trouble semblait contaminer l’audience. Ce jour-ci nous séparait de 3 jours d’une élection législative après la dissolution de l’Assemblée Nationale. Deux hommes s’approchèrent d’un micro avant la première partie assuré par SlyDee.
Commença le discours sur l’intermittence du spectacle et leur peur (concrète et réelle) d’une arrivée d’un gouvernement d’extrême droite. Tumulte dans le public, quelques voix fortes huant depuis le carré or mais c’est un triomphe acclamant les deux hommes qui advint.
De cette ambiance électrique à l’image d’une société fracturée, SlyDee apaisa les consciences pour nous enivrer dans des sonorités jazz calme. Difficile pourtant d’oublier le contexte qui nous entoure, heureusement Nile Rodgers et son groupe n’ont pas tardé.
SECOND TOUR
Accueillis comme la rockstar qu’il est, Nile et son grand sourire étaient accompagnés de nombreux membres de Chic. Lançant la sauce par le plus que culte Le Freak, Nile Rodgers nous narre sa vie à travers sa musique. Revenant par étapes sur son parcours, commençant ici avec son groupe à travers des morceaux célébrants le laisser-aller à la danse et l’amour.
Après ce moment de cohésion, le guitariste poursuivi son retour dans le passé que cela soit en reprenant du Diana Ross, Sister Sledge ou encore Madonna. Le point d’acmé était sur le titre générationnel Modern Love, l’hymne pop du regretté David Bowie qui avait servi dans une scène mémorable du Mauvais Sang de Leos Carax.
Propulsé dans le présent, Nile Rodgers évoque son succès encore actuel qu’il nous présenta à travers divers collaborations on ne peut plus remarquer : du (très bon) album de Beyonce au duo français électronique Daft Punk. Après cet aparté, c’est de nouveau le disco et la pop des années 70/80 qui revint avec notamment du Duran Duran ou du Sheila & B. Devotion.
Les pieds fatigués mais le sourire aux lèvres, le batteur nous lança un défi en 5 niveaux pour prouver notre énergie musicale. Que ce soit taper dans les mains, faire du bruit, être en rythme : nous étions prêts. Prêts pour exploser sur la magnifique reprise de Let’s Dance où plane encore l’ombre de David Bowie.
RESULTATS
Good Times était le dernier titre de la soirée. Est-ce que nous avons eu un bon moment ? Bien sur. Est-ce que nous avions oublié comment à débuter la soirée et le contexte en dehors ? Malheureusement non. Une fois que les joyeux membres disparus de la scène, une certaine tristesse revenait.
Si nous voulons persister à pouvoir, toutes et tous, peu importe d’où l’on vient et qui nous sommes, danser et chanter ensemble, en somme se sentir vivant et en communion à travers l’art : exerçons nos droits de citoyens. Il faut laisser la haine dehors pour faire resplendir cette joie partagée… qui s’amenuise au fil des années.
Setlist :
- Le Freak
- Everybody Dance
- Dance, Dance, Dance (Yowsah, Yowsah, Yowsah)
- I Want Your Love
- I’m Coming Out
- Upside Down
- He’s the Greatest Dancer
- We Are Family
- Like A Virgin
- Material Girl
- Modern Love
- CUFF IT
- Get Lucky
- Lose Yourself To Dance
- Lost In Music
- Notorious
- Spacer
- Thinking of You
- My Feet Keep Dancing
- Chic Cheer
- My Forbidden Love
- Let’s Dance
- Good Times
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