Oomph était de retour au Trabendo le 16 Novembre 2023 pour un concert attendu. En effet, c’est le baptème du feu pour Der Schultz qui remplace au chant Dero, ex-leader charismatique qui a jeté l’éponge il y a deux ans.
Böse Fuchs
Le groupe de Digital Metal Böse Fuchs prend tout d’abord possession de la scène devant une salle aux trois quarts vide. C’est assez rare pour être signalé, la formation est quasi exclusivement féminine et mêle chant clair (Kate Khaiauri) et chant saturé (Valeria Ereth, aussi aux synthés). La batteuse Raja Meissner est elle reléguée à l’arrière-scène, tandis que Max Nash complète la formation à la guitare.
De gros problèmes de balance gâchent un peu l’expérience auditive puisque la batterie et la basse noient totalement les autres instruments et la voix. Alors que les premiers morceaux sont très typés Evanescence et pas franchement originaux, la deuxième partie du set laisse plus de place à la personnalité du groupe On retrouve l’esprit synthé / retro 80 porté par leurs compatriotes Electric Callboy, dont le tube « Hypa Hypa » est d’ailleurs repris. Valeria et Max rejoignent Kate qui a du mal à motiver un Trabendo pas vraiment convaincue par sa voix. Un petit groupe se chauffe tout de même devant la scène. Après une conclusion reggaeton assez étrange et hors contexte, le groupe rend le Trabendo à Oomph sans avoir vraiment réussi à trouver son public.
Oomph!
Baptème du feu à Paris donc pour Der Schultz, qui avait déjà accompagné Oomph au Trabendo il y a 7 ans avec Unzucht. Le défi est de taille pour le remplaçant de Dero, tant la voix et l’énergie de l’ex-leader marquait le groupe de son empreinte. Le trio fait son entrée vêtu de longs manteaux de fourrure, qui ne durent qu’une chanson face à la température qui a bien augmenté. Et on note tout de suite une différence de taille : la balance est impeccable ! C’est une constante sur les shows de Oomph, qui soigne toujours son rendu sonore. Nous voilà rassurés après une première partie beaucoup plus approximative.
Daniel Schulz est un peu malade ce soir, et cela pèse sur sa performance vocale. On sentait déjà sa voix plus limitée dans Unzucht, et le constat se confirme. Certes, les chansons de Richter und Henker (dernier album en date sorti cette année) passent sans problème. Mais c’est un peu plus difficile pour certaines chansons références de Oomph comme « Sandmann » ou « Jede Reise hat ein Ende » – mais le public du Trabendo ne lui en tient pas rigueur. Le set est assez équilibré avec 5 titres extraits du dernier album, les grands classiques, et quelques chansons plus rares comme « Bis der Spiegel zerbricht« . Mention spéciale au jeune batteur qui accompagne le groupe et tient l’ensemble dans un rythme d’acier. « Das weisse Licht » est elle aussi plus en retenue, mais reprise à pleins poumons par le public.
Un show plus intimiste
Le show de ce soir est beaucoup plus sage que ce à quoi nous a habitué Dero, presque intimiste. Cr4P et Flux campent sur leur côté de scène et incarnent physiquement leur fonction de piliers du groupe. Contrairement à son prédécesseur, Daniel Schultz est beaucoup plus posé, et troque la folie pour un grand sourire qui ne quittera pas son visage de tout le show. Le frontman échange quelques mots d’allemand avec les premiers rangs et harangue le public pour ne pas faire retomber l’ambiance. Flux énergise aussi le public, tandis que CR4P pose ses riffs de guitare et de synthé tout en restant impassible.
La différence d’ambiance se sent dans le public, qui ne nous gratifie du premier slam qu’à la moitié du show. On chante tout de même de bon coeur et l’ambiance est là. Alors que les notes de Gott ist ein Popstar s’éteignent, le public du Trabendo hurle « One more!« , et Oomph répond en riant « Of course!« . Cela donne manifestement des idées à Der Schultz qui tente un slam sur sur « Mitten ins Herz » (« That was the best part of the trip!« ). CR4P laisse finalement aussi tomber son flegme pour sauter dans le public pendant le rappel. Après deux chansons, le groupe est copieusement applaudi par son public, manifestement convaincu par la prestation.
Essai transformé
Essai transformé au Trabendo pour Oomph, qui nous montre que le groupe a su survivre au départ de son leader et retrouver une énergie différente. Certes la folie de Dero manque à l’appel, et certaines chansons devront être adaptées pour retrouver leur plein potentiel. Mais le trio a su trouver son équilibre et nous promet de belles choses pour l’avenir.
Setlist
1. Soll das Liebe sein?
2. Träumst Du
3. Richter und Henker
4. Labyrinth
5. Bis der Spiegel zerbricht
6. Mein Herz
7. Nur ein Mensch
8. Sandmann
9. Nichts wird mehr Gut
10. Gekreuzigt
11. Jede Reise hat ein Ende
12. Brennende Liebe (
13. Wem die Stunde schlägt
14. Gott ist ein Popstar
15. Schrei nur Schrei
16. Der neue Gott
17. Das weisse Licht
18. Mitten ins Herz
19. Augen auf!
RAPPEL
20. Alles aus Liebe
21. Niemand
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