Elle l’a évoquée durant sa prestation, Pomme n’en est pas à sa première apparition dans la capitale normande. Ayant fait ses armes au Hangar 106 en tant que première partie d’Olivia Ruiz, sa dernière venue remonte à 2020. De passage pour son Consolation Tour, Pomme nous a offert un concert intimiste et plein d’humour. Retour sur une performance délicate mais effrontée !
Victoria Canal
En première partie de sa date rouennaise, Pomme a fait appel à Victoria Canal, une jeune chanteuse Hispano-Américaine d’origine allemande. Du haut de ses 24 ans, sa sensibilité et sa douceur sont significatives. Née avec une malformation, son avant-bras droit manquant, Victoria Canal concède une prestation mélancolique accompagnée de sa guitare, son clavier et de son violoniste. De quoi amorcer une soirée sous le signe de la tendresse.
Bla-Bla et émotions
Il est 21h20 lorsque est allongée Pomme sur scène, entonnant Nelly et se levant sous les applaudissements d’une foule homogène. Evoquant ses songes avec dans mes rêves, elle ponctue sa troisième chanson en déblatérant au sujet de Jeanne d’Arc. Questionnant son surnom de « Pucelle », elle poursuit en racontant sa journée touristique à Rouen. Critiquant allègrement et non sans ironie le temps normand, elle demande au public d’applaudir les colombages des bâtisses rouennaises, véritable patrimoine de la ville. Alors débute ainsi un show partagé entre one woman show improvisé et poésie.
Car oui, parée de sa plus belle collerette et de ses Dr.Martens Jadon Polka, Pomme n’aura de cesse de blaguer avec un cynisme plus qu’appréciable. Entre autres entourée de champignons géants et de lichen (qui pue la pisse de chat selon elle), nous sommes happés par sa voix d’une douceur angevine. Un million, chanson qui parle de ses émotions qu’elle a du mal à exprimer, captive la salle. S’amusant ensuite avec son boîtier d’autotune, elle se feindra d’imiter PNL avant d’interrompre brièvement le spectacle. En effet, suite à un petit malaise survenu dans la foule, elle agira avec bienveillance et dérision, demandant avec blinde d’autotune à la sécurité d’intervenir.
Nostalgie
La solution au problème trouvée, Pomme sollicite son audience. Souhaitant chanter une chanson oubliée des années 2000, le public proposera Un rayon de soleil de William Baldé. Choix vite oublié, à cause des paroles du refrain, au profit de Il avait les mots de Sheryfa Luna. Par ailleurs, vient ceux qui rêvent, titre phare de la jeune artiste, avec son crescendo brélien. Poursuivant son concert armée d’une auto-harpe, Pomme enchaîne les chansons qui l’on fait connaître et les titres issus de son dernier album Consolation. Ainsi, je sais pas danser, les séquoias et anxiété seront autant de titres qui raviront un public plus que conquis !
Un public conquis
En résumé, Pomme nous a emmenés dans son monde onirique à travers une prestation simple, touchante, catalysant un public suspendu à ses lèvres. Durant 1h30, Pomme incarne le spectre lointain d’une Joan Baez arpégeant ses textes avec minutie. La réussite de cette prestation réside dans la sincérité avec laquelle la lyonnaise exprime ses émotions avec bénignité, proximité, rondeur et netteté. Elle ne tourne pas autour du pot et transcende avec brio cette anxiété qu’elle évoque dans ses textes emprunts de poésie. Ce soir-là, au 106, Pomme a su faire résonner ses chansons et envoûter un public aux anges !
Pomme est actuellement à retrouver pour quelques dates en tournée française et européenne !
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