Il est 19h00 ce jeudi soir. Il pleut, il caille, et demain, c’est la Saint-Valentin. A priori, pas franchement la soirée la plus folle de l’année en perspective. Et pourtant, je me rappelle soudain que ce soir, le CCO organise une petite soirée metal, avec la venue de Savage Messiah, Serenity et surtout Rage à Villeurbanne, à l’occasion de son Wings Of Rage Tour 2020. Ni une ni deux je saute sur le dernier Vélo’v encore dispo à la station la plus proche, direction la petite salle à deux pas de la maison. Et franchement, j’ai bien fais !
Le CCO, c’est le genre de salle certes modeste mais qui te tient à cœur, tant elle est conviviale et intime. On y est presque comme à la maison. Pourtant, ce soir, ce ne sont pas des inconnus venus du quartier voisin qui débarquent, puisque c’est d’abord – et surtout, pour ma part – Savage Messiah, combo thrash londonien, qui contribue à dépoussiérer un genre parfois en manque de nouveauté.
Même si l’assistance apparaît hélas quelque peu clairsemée pour cette première partie, Dave Silver et sa bande n’en ont cure. Eux ont la pêche, et sont prêts à s’envoyer comme ils l’avaient fait avec brio au Hellfest 2018, d’autant qu’ils présentent leur dernier album, Demons, sorti en 2019. Sur la dizaine de morceaux qui s’enchaîneront tout au long du set, dont le génial Hands Of Fate, sorti en 2017 sur l’album du même nom, le quintet anglais s’en donnera à cœur joie. Une superbe mise en bouche !
Place ensuite aux autrichiens de Serenity et leur power metal aux accents tantôt symphonic, tantôt progressif. Comme leurs prédécesseurs, le groupe affiche son plaisir d’être en scène ce soir, le frontman Georg Neuhauser n’hésitant pas à descendre dans une foule qui commence à se densifier pour interagir au plus près du public. Avec une setlist d’une dizaine de titre, le set passera hélas rapidement, surtout pour les fans présents en nombre. L’occasion cependant de présenter leur dernier opus, tout récemment sorti : The Last King.
Parmi les titres joués, Souls And Sins, My Kingdom Comes et surtout un excellent Set The World On Fire seront parmi les plus connus, ce dernier ravisant semble t-il les fans du groupe qui sautent comme des cabris dans le pit. Un moment de communion qui sera prolongé après le set par la présence de certains membres du groupe dans le public devant Rage, échangeant comme si de rien était avec ceux qui les abordent. Une scène toujours sympathique.
Il est alors 21h30, et la salle qui paraissait tristement clairsemée en début de soirée est désormais bien remplie en attendant Rage. Dans un grondement sourd, l’imposante silouette de Peter « Peavy » Wagner fait son apparition, suivi de ses compères. Imposant, Peavy l’est en effet, tant il fait figure de roc dans un groupe dont le line-up a beaucoup évolué au long des 35 ans de carrière du groupe. Une instabilité qui n’a cependant pas gâché ni entravé le talent de la formation allemande, dont la qualité de musique a souvent été saluée par la critique.
Une qualité de musique qui sera malheureusement ternie sur les premiers morceaux par des soucis techniques, à commencer par un micro totalement à côté de la plaque, qui transforme la voix de l’ami Peavy en une bouillie sursaturée. Qu’importe, le groupe préfère en rire, et enchaine ses premiers morceaux, à commencer par True, sorti tout récemment sur le vingt-cinquième album du groupe, Wings Of Rage. C’est une fois ces soucis techniques réglés que le groupe attaque pour de bon son set.
Le heavy metal distillé tout en « finesse » par Peavy et ses amis fait des merveilles, tabassant un public conquis et qui ne manque pas de headbanger ou de gigoter dans tous les sens. Derrière les futs, Vassilios « Lucky » Maniatopoulos se donne à fond, à en juger par ses expressions faciales, tandis qu’à la gratte, le truculent Marcos Rodriguez enchaîne les solos et les mimiques communicatives. Les morceaux s’enchaînent, entre titres récents et morceaux plus anciens, certains datant des origines du groupe, autant dire une paye !
Se suivront en effet des Don’t Fear The Winter ou Invisible Horizon, sortis dans les années 80, contrastant quelque peu avec les titres du dernier opus. Pourtant, pratiquement aucun temps mort ni accroc ne viendront entrecouper ce set de qualité, qui n’aura de cesse de remuer le public. Jusqu’au bout, le trio germanique fera le boulot, ravissant les fans avec cet excellent heavy metal old school. Un excellent jeudi soir, je vous dis !
Setlist Savage Messiah :
- Virtue Signal
- Scavengers Of Mercy
- Under No Illusions
- Hands Of Fate
- Live As One Already Dead
- Solar Corona
- The Fateful Dark
- Hellblazer
- Down And Out
Setlist Serenity :
- My Kingdom Comes
- Reduced To Nothingness
- Iniquity
- Set The World On Fire
- Souls And Sins
- United
- Spirit In The Flesh
- Legacy Of Tudors
- Follow Me
- Lionheart
Setlist Rage :
- True
- Chasing The Twilight Zone
- Shadow Out Of Time
- The Devil Strikes Again
- Deep In The Blackest Hole
- Until I Die
- Set This World On Fire
- Wings Of Rage
- Heartblood
- Season Of The Black
- Refuge
- Shame On You
- Invisible Horizons
- Let Them Rest In Peace
- Don’t Fear The Winter
- Straight To Hell
- Higher Than The Sky
Pozzo Live sera de retour au CCO de Villeurbanne début mai pour Eisbrecher. On a déjà hâte ! D’ici là, je vous donne rendez-vous le 27 février au Rock’N’Eat de Lyon pour Anvil, à l’occasion de leur tournée européenne, évoquée ici.