En pleine tournée Europe Stadium Tour 2024, Rammstein posait ses valises pour une date plus que surprenante ! Pourtant adepte de grandes villes Européenne, ils ont fait un crochet par San Sébastian, en plein pays basque espagnol. Retour sur une soirée enflammée.

STADE AVEC VUE

Si San Sébastian ou plutôt Donostia est plus connu pour sa station balnéaire, sa « concha », plage en forme de coquillage et le bon vivre qu’il y règne, Rammstein avait pourtant décidé de trouver sa tranquillité ce 5 juin dernier. Le point d’ancrage de ce concert, le Stade Anoeta, est une institution pour la ville. Hébergeant l’équipe locale la Real Sociedad, il est connu par son autre nom, Reale Seguros Stadium. Construit en 1993, il a une capacité de 32076 sièges en tribunes. Quoi de plus surprenant que de voir Rammstein à San Sébastian, pour une date dans un stade avec une contenance bien moindre que ceux auxquels ils nous ont habitués?

Et pourtant, plusieurs jours avant les hostilités, chacun était à son poste et le stade fermait ses portes au public afin d’assurer au mieux l’arrivée des teutons. En effet, pour chaque concert, les stades sont réquisitionnés 10 jours dont 7 sont nécessaire pour l’installation de la scène. Ci-dessous, une petite time lapse ci-dessous de la scène de Dresden pour se rendre compte du boulot titanesque.

PRECHAUFFAGE EN ABELARD

Abélard, c’est un duo de pianistes françaises : Héloïse HERVOUËT & Émilie Aridon-Kociolek remplacée par la suite par Yolande KOUZNETSOV. Ayant partagé les premières parties avec Duo Jatekok, elles remplacent définitivement ces dernières à partir de 2022.

Rammstein à San Sébastian, c’est donc sur fond de petit piano tout mignon qu’on a pu voir l’ambiance commencer à se réchauffer. Sur des titres comme Mutter, Frühling in Paris, Engel mais aussi les plus récents Zeit et DeutschlandAbelard s’est déchainé comme jamais même si le contraste de la douceur du clavier versus le violent headbanging prêtait plus à sourire qu’autre chose.

De toute façon, Rammstein sait pertinemment qu’il n’y a plus rien à chauffer en terme de public. Car devant une foule qui revêt de manière quasi unanime leurs couleurs, le groupe sait pertinemment qu’il arrive en terre conquise. L’auditoire, prétant une oreille polie mais distraite à la première partie, hésitait entre s’économiser pour la suite ou se chercher une bière. Quand subitement, Abelard finissant son labeur, il s’est violemment massé autour de la scène. Même les gradins se sont vus s’agiter nerveusement devant la venue des pyromanes allemands. 

CA SENT LE GAZ, NON?

Tout à coup, l’écho d’un orchestre symphonique tandis qu’un écran noir à la taille exubérant fait son ascension jusqu’au sommet de la colonne centrale de la scène. Music for the Royal Fireworks d’Handel, un titre qui ne pouvait pas être plus à propos, s’engage. Un texte défile suivi de l’apparition des six membres du groupes sur la toile. Le public exulte, d’autant plus qu’apparaissent en chair et en os, les intéressés, tel un premier tour de magie. La descente se fait tel une hymne, la main sur le cœur dans une position solennelle.

Imaginer le ressenti du groupe, entre la descente conjuguée à la marée humaine prête à en découdre en face, à vite fait de provoquer bien des sueurs. Mais cela ne doit être qu’une cinécure pour Rammstein dont la notoriété n’est plus à faire. Puis, les musiciens s’avancent vers le public et c’est dans l’aveuglement le plus total du public qu’ils adressent leurs meilleurs égards.

Mais déjà, Christian Lorenz laisse courir ses doigts sur son clavier, en symbiose avec les spots de la colonne qui s’emballent frénétiquement. Encore loin de la remontée calorifère qu’on leur connait si bien, l’éternel introduction Ramm4 retentit dans le stade Anoeta de San Sébastian.

BBQ TIME

Et c’est parti pour deux heures de cuisson façon semelle pour les premiers rangs de la feuerzone qui porte définitivement bien son nom.

Sous une acoustique que nous qualifierons discutable, le Stade Anoeta offre au public un spectacle pyrotechnique à couper le souffle. Sont bien présents l’éternel jeu de flammes de Mein Teil, au même titre que des chansons Ô combien classiques de Sehnsucht ou Ich Will.

Parsemé de ça, de là, se retrouvent un éventail de tous les albums dont les derniers titres comme Ausländer, Deutschland ou encore Zeit et Adieu. Point de Haifisch, de Angst ou encore de l’excellent Zick Zack. En même temps, il s’avère compliqué de caler huit excellents albums studios dans 2h15 de show en tout et pour tout.

Dans le tas, toujours autant d’effets visuels nottament pour Puppe offre une mise en scène aussi impressionnante que malaisante raccord avec ses paroles. L’originalité, c’est le DJ Set de Richard façon soirée électro énervée, du haut de sa tour infernale, accompagné de la team déguisé en Stickman avant Deutschland.

Pas un moment de répits durant ce concert de Rammstein à San Sébastien hormis pour Zeit qui apporte une pause plutôt éphémère. D’ailleurs niveau rythme, c’est en regardant la setlist qu’on se rend compte que le groupe prévoit deux rappels. Car le public s’est vu tout chamboulé après Adieu et des applaudissements à réveiller un mort de ne pas voir le groupe revenir pour le Encore. 

Le bémol sera pour Engel pour lequel le groupe a troqué son magnifique apparat genre oiseau de métal pour un duo avec la première partie Abelard malgré la mise en scène de leur retour sur scène en bateau qui slam sur le public, plutôt cocasse. Autre déception, imposé par la magnificence et la technicité du show qui nécessite une rigueur… allemande, qui est le peu d’interactions des musiciens entre eux ainsi qu’avec le public aux yeux de fan de première heure que je suis. Rammstein n’est bien évidemment pas connu pour les effusions mais les deux trois « San Sebastian » et le traditionnel « Suce mon [Ziguigui] » (censure made in Pozzo Live, ne me remerciez pas) ne permettent pas de connexion particulière. Malgré tout, Till s’est lancé dans le surprenant en lâchant un maladroit « Milesker » (merci en Euskara) en fin de concert, de quoi enchanter le public basque.

Conclusion : La tournée Europe Stadium Tour 2024 continue sa route à travers les grandes villes du continent. Le show est pharaonique et époustouflant. La prouesse technique couplant pyrotechnie, lumières et plateformes est telle que leurs ingénieurs n’ont pas le droit à l’erreur. Comme toujours, Rammstein, c’est un concert mené avec une main de fer pour arriver à un perfectionnisme qui ferait rougir les militaires.

Musicalement, les allemands offrent un reflet assez pertinent de leur discographie, allant même jusqu’à continuer de jouer Pussy malgré les embrouilles de l’année dernière. Cependant, les controverses qui poursuit Rammstein depuis des lustres et le culot avec lequel le groupe répond n’est plus à prouver.

Fan ou non du groupe, un show de Rammstein comme l’Eupore Stadium Tour 2024 ne laisse personne indifférent. C’est définitivement le concert d’une vie.

Pour continuer de rêver, n’hésitez pas à visiter nos autres live report ici, les autres articles sur Rammstein ici et autres live report de l’Europe Stadium Tour 2024

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