Live reports | Ready For Prog? Festival : première soirée d'une troisième édition haute en couleurs

Troisième édition et quatre ans d’existence (oui la covid est passé par là). Déjà un beau palmarès pour le Ready For Prog? au vu des groupes proposés à l’affiche ! Parmi les plus connus passés par là, on pourra citer Sons of Apollo, Pain of Salvation, Caligula’s Horse… En bref, s’il y a bien un lieu de rendez-vous pour les fans de metal progressif en France, c’est bien celui-ci ! Retour sur la première soirée d’un festival unique en son genre.

Altesia :

Il est toujours difficile pour un groupe de musique d’ouvrir un concert. Surtout que cette soirée marquait un retour en salle pour un grand nombre de personnes dans le public. Et même pour les groupes ! C’est donc aux bordelais d’Altesia qu’il incombait cette lourde tâche de débuter le festival. N’en étant qu’à son second album (dont vous pouvez lire notre chronique ici), sorti une semaine auparavant, le groupe était tout de même majoritairement attendu comme pouvait l’attester le grand nombre de fans présents dans la salle.

Malgré un show assez court (30 minutes seulement), Altesia a su sortir son épingle du jeu et proposer une très belle prestation. La voix de Clément était tout aussi envoûtante qu’en version studio, et le jeu de scène était dynamique. Le public a été comblé au vu des retours très positifs qui ont été témoignés au groupe durant les dédicaces, et il est évident que le plaisir était partagé par le quintet. Alexis et Clément [le guitariste soliste et le chanteur] m’ont d’ailleurs confirmé cet enthousiasme plus tard.

On peut dire que le Ready For Prog? débutait d’une bien belle manière, et je ne doute pas que d’ici quelques années, Altesia fera partie des têtes d’affiche vu l’engouement qu’ils instaurent déjà !

Soulsplitter :

Tout droit venus d’Allemagne, c’était ensuite au tour de Soulsplitter de jouer. Proposant un metal progressif moderne savamment orchestré, le jazz fusion n’était jamais bien loin malgré les influences reconnaissables de Steven Wilson, Pink Floyd ou encore Dream Theater. Ici, la technique est mise au service de l’émotion avec des harmonies aussi touchantes que variées. Ainsi, Soulsplitter navigue entre death metal furieusement djent, et rock progressif jazzy, appuyé par un bassiste monstrueux de technique et un chanteur à la maîtrise vocale hors paire. En bref, une musique complexe et osée, mais qui fait mouche. Là aussi le public semble avoir apprécié la prestation !

Mörglbl :

Mörglbl, mais qu’est-ce que c’est ? Un fromage du fin fond des Carpates ? Un grand méchant de Spirou ? Que nenni ! Il s’agit d’un groupe de metal progressif / jazz fusion instrumental officiant depuis plus de 20 ans maintenant ! Originaire de Haute-Savoie, c’est un groupe qui reste rare sur la scène française. De plus, Christophe Godin, fondateur et guitariste du groupe, est aussi professeur de musique à Genève et ambassadeur de plusieurs marques de musique, notamment Vigier, Laney et Cole Clark. Autant vous dire qu’avec une pointure pareille, Mörglbl était attendu au tournant !

Techniquement parlant, c’est sans appel : Christophe est définitivement l’un des meilleurs guitar hero de France. Les autres membres ne sont pas en reste puisque l’ensemble des compositions aux structures alambiquées sont parfaitement maîtrisées. Les musiciens jonglent entre rock planant, jazz explosif et heavy metal énervé avec une facilité déconcertante. Malgré ce niveau de jeu hallucinant, les membres restent humbles et leur humour dégagé sur scène apporte une légèreté contrastant avec leur talent. On sent que tant le public que Mörglbl prennent un plaisir fou à partager ce moment de live. Ce concert du Ready For Prog? était vraiment à ne pas rater !

Noveria :

À l’origine, c’était le groupe Darkwater qui devait clôturer cette première journée de festival. Suite aux événements que nous connaissons tous, les suédois ont dû annuler leur venue. C’est Noveria qui a été choisi pour remplacer au pied levé le groupe et ainsi assurer la tête d’affiche. D’ailleurs, il y a un des membres qui n’en est pas à sa première venue à Toulouse : Andrea Arcangeli. En effet, ce dernier n’est autre que le bassiste de DGM, qui avait déjà participé lors de la première édition du festival.

Fort de trois albums, le groupe évolue dans la plus pure tradition du metal progressif italien : un power prog très direct mais pas dénué de technique. Francesco Mattei, le guitariste, enchaîne les riffs et les solos d’une manière décomplexée forçant le respect, et Omar Campitelli nous inonde d’un déferlement de breaks et de double pédale sur une batterie qui ne sortira certainement pas indemne de ce concert ! Ainsi, on retrouve sans grande surprise un style rappelant fortement DGM et un chant qui m’a personnellement fait penser à du Max Pie. Pour autant, cela n’enlève rien au talent du groupe. C’est propre, extrêmement bien ficelé, et il est évident que le public apprécie : un pogo se formera sur le titre The Awakening, chose assez rare chez le public progueux. De la même manière, Noveria prend son pied : cela saute aux yeux ne serait-ce qu’au travers de Francesco Mattei qui gardera un sourire jusqu’aux oreilles tout au long du set !

Ainsi se conclut cette première soirée au Ready For Prog?. Et quelle soirée ! Ce retour aux live est une bouffée d’air frais tant pour le public que pour les artistes. Il n’y a qu’à les voir sur scène et discuter avec eux à la fin pour s’en rendre compte. Chacun d’eux s’est donné au maximum ce soir et il est clair que cette édition du festival a été le théâtre d’une ambiance bien particulière. Le deuxième soir laisse présager d’une soirée tout autant incroyable si ce n’est plus, avec Conscience, Poem, Kadinja et Leprous.

En attendant la suite, vous pouvez les avancées du festival sur leur site internet, ou sur leur page Facebook. De plus, vous pouvez retrouver toutes nos interviews ici. Pour nos chroniques, ça se passe là.

Setlist Altesia :