Retour sur l’édition 2024 de Rock en Seine

La 21ème édition du festival Rock en Seine à Saint Cloud a eu lieu du 21 au 25 août 2024. Une édition record avec 92 concerts sur cinq jours et plus de 182.000 spectateurs présents sur le site ! Une belle programmation, plus rock, comme un retour aux sources du festival, qui a vu passer tous les âges, il y en avait pour tout le monde cette année.

mercredi 21 août

Cette édition 2024 de Rock en Seine démarre sur une journée 100% féminine. Le festival accueille entre autres Rori, Yoa, Pomme et surtout la très attendue Lana Del Rey, qui a rempli cette journée de festival en un temps record.

Nous assistons au concert de Pomme sur la grand scène. L’espace se retrouve jonché de tous les champignons qui font le décor habituel de la chanteuse. Si ses jolis textes et sa voix toute douce sont d’origine plus adaptés à des cadres intimistes, Pomme trouve pour autant tout à fait sa place et sait retenir l’attention du public. Elle-même avoue qu’elle n’a jamais imaginé un jour jouer ses morceaux devant 35,000 personnes… Et pourtant ! La jeune chanteuse nous offre un florilège de morceaux traversant ses différents albums, mêlant à la fois des instants d’échange avec ses musiciens, et une session guitare/voix émouvante. Pomme aura réussi en l’espace d’une petite heure de concert à faire légèrement danser le public, à le faire chanter en chœur et surtout à l’émouvoir !

La nuit tombée, il est enfin l’heure de voir la tant attendue Lana Del Rey. La chanteuse se fait attendre puisqu’elle arrive sur scène 30 minutes après l’heure prévue… Cependant, si le public trépigne d’impatience, ce retard sera oublié en quelques minutes tant la prestation de la chanteuse saura nous captiver. Le décor de sa scène, entourée d’arches et lierre, nous plonge dans un univers féérique. Lana Del Rey arrive sur b, titre qui n’avait pas été joué en live depuis 2018. Elle enchaine ensuite sur Without You et West Coast, qu’elle interprète sur l’un des balcons décorant sa scène.

Nous avons évidemment droit à la mythique Summertime Sadness, qui fait particulièrement écho sur une soirée d’été à l’aube de la rentrée… Lana Del Rey s’allonge au sol entourée de l’ensemble de ses danseuses pour jouer Pretty When You Cry.

La setlist est un enchainement de tubes, faisant le tour de la discographie de la chanteuse. En partant du premier et mythique album Born To Die, en passant par Norman Fucking Rockwell (avec l’interprétation du titre de l’album, et de la douce Bartender), jusqu’au dernier opus Did you know that there’s a tunnel under Ocean Boulevard? Le public est conquis se laisse emporter par le spectacle tout en beauté. Les danseuses de Lana Del Rey apportent une touche absolument inoubliable et leur intervention fait toute la beauté du spectacle. Ses choristes font la part belle au spectacle, et notamment lorsqu’elles interviennent sur l’introduction de The Grants (morceau dédié à la famille de la chanteuse).

Après un court instant de rappel, Lana revient sur la plus dynamique A&W avant que le concert ne s’achève sur Young and Beautiful. Lana Del Rey le dit elle-même: cela fait plus de 10 ans qu’elle n’avait pas joué à Rock en Seine, et elle a pourtant la sensation que c’était hier ! Ce fut un plaisir de retrouver l’interprète de Video Games sur la scène du festival. Un concert rempli de beauté et de mélancolie, et une magnifique façon de lancer l’édition Rock en Seine 2024 dont les festivaliers présents se souviendront pendant longtemps.

jeudi 22 août

C’était la journée à ne pas rater ! Une programmation sur les scènes principales 100% rock qui a commencé avec la prestation des divines The Last Dinner Party sur la Grande scène. Leur glam rock doux et entraînant aura conquis un public de festivalier venu en nombre malgré un show d’ouverture. Dead Poet Society ont pris la relève sur la scène Cascade avec un show puissant qui a lancé les premiers moshpit et circle pit de la journée. Les californiens commencent à se faire connaître de plus en plus et leur passage à l’émission Taratata semble avoir attiré les curieux. La performance est énorme, l’énergie du groupe et du public est constante. Autant dire que l’ambiance est plus qu’au rendez-vous, la journée commence très fort. Même le chanteur en profitera pour se jeter dans le public est se laisser porter par la foule !

On ne s’ennuiera pas non plus le reste de la journée avec l’excellente prestation de Kasabian qui enchainent les classiques et les nouveautés. Très énergique, Sergio Pizzorno ne cesse de bouger sur scène et d’aller au plus près des fans. Puis c’est au tour de Frank Carter & The Rattlesnakes qui continue d’enchanter les foules à chaque passage. Le frontman est en grande forme, et n’hésite pas à descendre en plein milieu de la foule, pour un puissant circle pit. Les suédois de The Hives nous ont offert un show exceptionnel. Entre leur musique énergique et les prises de paroles (en français) du chanteur qui s’est transformé en chauffeur de salle, on ne peut qu’adorer. Malgré des fans de Maneskin au premier rang très peu (voir pas du tout) réceptives au spectacle, les suédois sont des bêtes de scène.

Beth Ditto aussi en aura dit des choses lors de sa prestation avec Gossip. un concert très attendu d’une énergie incroyable et drôle. Elle donne de sa voix et son public le lui rend chaleureusement. Jonglant entre les anciens et derniers morceaux tout aussi entrainants. A noter que c’est le seul concert a avoir été traduit en langue des signes sur ce festival. Enfin, la journée se termine par Maneskin, sûrement LE show que la plupart sont venus voir ce soir. Les italiens ont enflammé le festival de leur rock puissant et ont une fois de plus prouvé que le rock n’est pas mort.

vendredi 23 août

Nouvelle journée, riche en découverte, moins rock, et c’est avec Thomas de Pourquery que ça commence sur la grande scène. L’artiste français de free jazz enchante les curieux, avec une musique entraînante et son énergie folle. Il sera accompagné de plusieurs chœurs dont un composé de personnes en situation de handicap. Ensuite, c’est le groupe Please sur la scène Bosquet, qui nous aura accroché avec leur sonorité bien rock et leur performance chaleureuse. Ils affichent tous de grands sourires et semblent bien plus que content de pouvoir jouer à Rock en Seine devant un public réceptifs.

La suite de la soirée a continué avec Jungle. Avec la tombée de la nuit, la scénographie lumineuse de la formation anglaise a offert un show de qualité. Mais la grosse surprise du jour c’était Soulwax ! Le groupe formé par les frères belges Dewaele, en aura surpris plus d’un ce soir avec une véritable performance musicale et scénique. Déjà il y a trois batteurs sur scène, dont Igor Cavalera (fondateur de Sepultura), qui se répondent et jouent en parfaite harmonie et apportent plus de puissance. Mais aussi, les frères utilisent des synthétiseurs modulaires qui ajoutent une dimension electro renversante. Enfin, c’est au tour du tant attendu Fred Again d’entrer en scène. La plupart du public, très jeune, venu de tous les pays, était présent pour son concert flamboyant. Sa prestation aura fait danser tout le site de Saint-Cloud ce soir !

samedi 24 août

L’orage menace le festival ce jour là mais il n’a pas découragé les festivaliers venus en nombre. On commence sur la grande scène avec Sleater-Kinney, qui envoie un rock progressive composé d’un groupe 100% féminins. Une musique qui attire les plus curieux mais semblent être moins réceptifs à la proposition musicale des américaines. Pourtant, la qualité est présente et on a envie de les revoir dans une salle de concert. Alors que le show de The Kills, malgré le complicité et leur joie d’être sur scène, semble peu convaincre le public. Les fans sont pourtant bien là et brandissent des ballons noirs sur Black Ballon et entonnent à pleine voix les morceaux les plus cultes du groupe. Dommage que la scénographie de fond scène a du être décroché à cause du vent qui soufflait l’annonce de l’orage, la pluie commence.

La palme du show le plus fou revient aux américains de The Offsrping avec leur punk rock toujours aussi énergique ! La bande de Dexter offre un show survolté enchainant les plus célèbres titres de leur discographie. Alors que Noodles fait le pitre pour la plus grande joie des spectateurs, ils enchainent sur une reprise des Ramones. Le groupe sort les confettis sur plusieurs morceaux et même des ballons sur Why Don’t You Get a Job. Une excellente prestation, avec une scénographie bien travaillée sur les écrans même en plein jour. Changement d’ambiance avec Massive Attack qui était tout aussi attendu pour cette fin de journée. Un show bien mené avec de nombreux invités au chant dont Young Fathers et Horace Andy. Laissant la magie de leur composition faire son travail, la diffusion d’images derrière le groupe avec des messages textuels est constant. Parfois trop présent, les idées politiques diffusées semblent nous détourner de la prestation musicale de ce groupe prodigieux. On déplore cependant le manque d’utilisation des écrans secondaires sur les côtés de la scène et au fond de la pelouse.

Dimanche 25 août

Cette dernière journée de Rock en Seine a été une fois de plus très réussie. Notre programme a commencé avec les belges de Ghinzu qui sont récemment revenu sur scène pour fêter les 20 ans de Blow. Et quel concert ! Le groupe aura fait sensation ce dimanche après-midi avec une setlist de qualité et une prestation encore plus mémorable. John Stargasm est une vraie bête de scène autant derrière son piano que debout sur celui-ci pour satisfaire la foule enchantée par le spectacle. Ce dernier n’oublie pas de remercier chaleureusement le public qui les acclame. On aura même droit à 5 minutes de concert supplémentaire ! Ensuite, nous attendons l’arrivée de la déesse PJ Harvey. Très attendu sur cette journée, car elle fait sensation à chaque passage. Sa setlist commence avec plusieurs morceaux de l’album I Inside The Old Year Dying pour le plus grand plaisir des fans. Le show est envoutant, entrainant, autant que la scénographie et sa robe, très sylvestre. Le sacre de la déesse et son groupe à Rock en Seine ne cesse de convaincre le public de la qualité de sa performance tout au long du set.

Direction la scène Cascade pour assister au show des Pixies. Bon, il faut dire que la taille n’est pas adapté à leur public, une Grande scène aurait été bien mieux, car il y a foule ! Mais on ne se plaint pas de les voir, car ils sont les remplaçants de dernière minute de The Smile. Les fans sont présents pour chanter mais aussi pour s’amuser au milieu du pit. Le début du concert est très énergique, les morceaux s’enchainent bien mais la fin reste un peu plus molle dans le choix des titres. Evidemment, Where Is My Mind n’aura pas échappé à ce concert, toujours aussi grandiose de l’entendre en live.

Le festival était en partenariat avec les Jeux Olympiques de Paris 2024. L’occasion de découvrir des clichés mémorable à l’exposition photo, mais aussi de participer à des Olympiades culturelles sur le site. Mais c’est à 21h30 qu’il fallait être devant la Grande scène pour assister au relai de la flamme paralympique entre Marjane Satrapi et Barbara Butch puis Hélios Latchoumanaya. Cet interlude a laissé place au super show de LCD Soundsystem. La boule disco, symbole du groupe, est déjà en place ! Le public danse sans s’arrêter sur les morceaux. Un concert remarquable et très apprécié, même des novices convaincus par la performance musicale. Entre les sons très rock, les notes de synthé et la voix de James Murphy, le public s’est vraiment amusé ce soir. C’est le groupe parfait pour terminer cette édition 2024 de Rock en Seine.

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