Du 22 au 24 août dernier, nous avons pu assister à la 17ème édition de Rock En Seine. Et malgré les débats sur la programmation, on constate que l’édition a été riche en bons moments ! Il y aura aussi pour nous la découverte des nouvelles scènes du festival, dont l’excellente Scène Des 4 Vents ! Récit de ce dernier week-end des vacances d’été !
Vendredi 23 août
- Alice Merton : Pour bien commencer cette première journée de festival, nous avons opté pour l’anglaise Alice Merton. Sous le soleil parisien, la chanteuse nous partage sa bonne humeur avec sa pop joyeuse et ensoleillée. Ses musiciens jouent avec un groove vraiment sympa, et la chanteuse dira à une bonne partie du public qu’elle aime leurs chapeaux rouges (distribués en masse par Firestone) mais en refusera un qu’un fan lui proposera. Mais le moment où Alice Merton fait monter la température (qui était pourtant déjà très élevée), c’est sur son hit principal, le très sautillant Roots, qui lance véritablement ce Rock En Seine 2019 !
- We Hate You Please Die : Quoi de mieux pour continuer qu’un groupe de rock ? Un groupe de noise rock français ! Dans la lignée de J.C. Satan, We Hate You Please Die viennent pour retourner la scène des Quatre Vents, nouvelle scène du festival. Le chanteur s’offrira plusieurs même pogos au milieu du concert, dans le public totalement charmé par les morceaux de leur premier album, Kids Are Lo-Fi. Un concert enflammé qui rappelle qu’il y a ROCK dans Rock En Seine ! Vous les retrouverez très bientôt en interview avec Pozzo Live !
- Jeanne Added : C’est le tour de la chanteuse qui monte de chanter. Jeanne Added sera ce soir accompagnée du Choeur Accentus pour jouer certains morceaux, dont le très attendu et émouvant Look At Them. Le morceau, qui sera chanté a capela avec le Choeur Accentus, a là une dimension quasi religieuse, et ce morceau est clairement LE moment du concert pour moi, voire de la journée. Un magnifique concert de fin d’après-midi, qui nous prépare à la grandeur de ce qui vient ensuite !
- Johnny Marr : L’ancien guitariste de The Smiths était lui aussi présent dans la plaine de Saint-Cloud pour son tour de chant. Pour lui, ce sera à la grande surprise de tout le monde sur la scène des Quatre Vents, et non sur la Grande Scène ! Le concert sera génialissime, et l’interaction avec le public parfaite. Il permettra même au public de lui suggérer des morceaux en milieu de set, on aura même le droit à deux morceaux d’Electronic, Getting Away With It et Get The Message. Bien sûr les classiques de The Smiths ne seront pas en reste, et on entendra bien sûr Bigmouth Strikes Again, How Soon Is Now ?, This charming Man et There Is A Light That Never Goes Out. Un show magistral qui donne très envie de revoir Johnny Marr dans une petite salle, où il serait à nouveau proche du public.
- The Cure : Le public est tassé et sur les nerfs, en effet chacun veut voir du plus près possible les légendes du rock gothique, quitte à rentrer dans le lard de ceux qui ne seront pas d’accord. C’est donc devant l’animosité générale du public, dans lequel on voit même se préparer plusieurs bagarres que l’on quittera la foule pour assister au concert sans rien voir. Quel dommage, et pas très pratique pour écrire un report. Mais en même temps, on est devant des légendes au même titre que U2 et il fallait nous y attendre un peu. Le concert de deux heures et quart passera en revue tous les classiques, de A Forest à Lullaby en passant bien sûr par Close To Me et Boys Don’t Cry, The Cure montrent ce soir qu’ils sont toujours là après quarante ans de carrière. C’est juste dommage qu’on ait rien pu voir de leur jeu de scène. Une prochaine fois, donc, mais c’était en tout cas ce fut un pur plaisir pour les oreilles !
Samedi 24 août
- Alpha Wann : Après avoir galéré dans les transports pendant des heures (la ligne 1 étant en panne et la ligne A en travaux), et avoir loupé Louis Cole Big Band, Catastrophe, Zed Yun Pavarotti ou encore Girl In Red, nous arrivons enfin pour voir le concert de l’ancien 1995. Alpha Wann est venu accompagné de son crew, et met l’ambiance avec son style nonchalant habituel. Devant un public assez peu nombreux, on assiste donc à un concert très sympa de rap français, qui nous fait vite oublier les galères de la journée. Très bon début de journée pour nous, n’en déplaise aux puristes du rock, le rap a sa place à Rock En Seine si les shows sont de cette qualité.
- Polo & Pan : L’excellent set de Polo & Pan enchaînera la journée pour nous. Leur mise en scène aux couleurs vives et leur set non moins coloré nous feront danser directement, et visiblement on ne sera pas les seuls. En effet : le public est conquis ! Le dernier concert de Polo & Pan prévu avant quelques temps est irréprochable, et une chanteuse les rejoindra même pour finir le set. A revoir impérativement sur la prochaine tournée !
- Mahalia : La jeune Mahalia est à la cool sur scène et séduit le public de la Scène des Quatre Vents avec son R&B teinté se soul. Un set très simple mais efficace pour entamer la soirée !
- Jorja Smith : Malheureusement, la soul de l’anglaise à l’ascension fulgurante ne nous emportera pas (surtout après avoir vu un très bon set de R&B juste avant avec Mahalia) et c’est plutôt déçus et ennuyés que nous préférons aller manger.
- Jungle : On savait que la journée serait à la cool, mais Jungle aussi tard c’est un peu un anti-climax. En effet, la funk douce et lente des anglais, bien qu’excellente, ne nous fera pas vraiment nous remuer à 22h, malgré les excellents Busy Earnin’, Time ou encore Happy Man. Dommage, mais on retournera les voir quand même.
- Major Lazer : On y allait pour déconner, et au final l’ambiance aura attendu le dernier concert de la journée pour décoller. La fête du mauvais goût est présente dès les premières notes, et tout le monde s’éclatera en oubliant ses préjugés ! Accompagnés de danseuses sur scène, Diplo et Walshy Fire sautent partout entourés de six danseuses, et lancent des serviettes jaunes dans le public par centaines. Le visuel est hyper chiadé, avec des décors assez stylés incorporant la mascotte, le fameux Major Lazer, dans diverses situations (sur des pyramides, dans la jungle…), tout en ayant une effigie gonflable de celui-ci au dessus du deck des DJs. On notera aussi que le duo remixera en version EDM/dubstep deux morceaux d’Aya Nakamura dans son set, ce qui surprendra vraiment le public, mais c’est la fête du mauvais goût après tout, autant assumer ! Clairement, on a aimé et on a joué le jeu pendant une bonne moitié de set avant de rentrer. Une bonne fin de soirée sans prise de tête.
Dimanche 25 août
- Cannibale : Pour le premier concert de la journée, nous avons opté pour le rock psyché des français de Cannibale. Serrés sur scène, les français communiqueront beaucoup avec le public, mais celui-ci majoritairement constitué de fans de Bring Me The Horizon à cette heure-ci ne sera pas très réceptif. Personnellement je n’ai pas beaucoup adhéré non plus et j’ai trouvé que la scène était trop grande pour eux.
- Two Door Cinema Club : La première tête d’affiche pour moi de cette dernière journée de Rock En Seine sera Two Door Cinema Club. Forts de leur dernier album aux sonorités pop, le groupe entame sur le single Talk, avant de revenir directement aux basiques avec Undercover Martyn. Le set sera très équilibré entre les classiques (4 morceaux de Tourist History, 1 de Changing Of Seasons et 1 de Beacon) et le nouveau son plus pop du groupe (3 morceaux de False Alarm et 2 de Gameshow). On assistera donc avec grand plaisir, anciens fans ou nouveaux fans, à un set très visuel avec des écrans et des tenues hautes en couleur. Le concert sera parfait de bout en bout, et on a très hâte de les voir en automne au Zénith de Paris !
- Bring Me The Horizon : Mon groupe préféré de la journée arrive enfin sur scène. Accompagnés de danseuses brandissant des drapeaux, ainsi que de nombreux écrans agrémentant leur visuel déjà fort sur scène (le groupe est en uniforme blanc tandis que le chanteur Oli Sykes est en costard rouge rafistolé). Le groupe de Sheffield a décidé de retourner Rock En Seine ! Le set sera donc très carré, commençant par le hit Mantra, issu du dernier album du groupe, Amo. On se rend vite compte de soucis de son, malheureusement, car on entend par moments plus les canons à CO2 que le morceau. Cependant, le public de Rock En Seine ne se formalise pas et les pogos et les slams sont présents dès le début. Côté setlist, on remarque que le nouveau son du groupe a entièrement pris le dessus (5 morceaux d’Amo, 4 de That’s The Spirit et 2 de Sempiternal), et le medley d’anciens morceaux comme Chelsea Smile, joué sur la tournée américaine, a totalement disparu. Qu’à cela ne tienne, on apprécie beaucoup de concert, et force est de constater qu’Oli Sykes, très en voix cet après-midi, est une bête de scène. Un très bon concert, malgré les soucis de son !
- Royal Blood : Pour continuer cet enchaînement de rock British, c’est au tour de Royal Blood de fouler la grande scène de Rock En Seine ! Le duo est très actif sur scène et leur son fait trembler Saint Cloud ! Come On Over, I Only Lie When I Love You, Out Of The Black… Aucun hit ne sera épargné et le show installe définitivement et indéniablement Royal Blood comme un des plus gros noms du rock British aujourd’hui.
- Foals : L’autre groupe que j’attendais le plus de cette journée. Foals sont ce soir très en forme, et leur nouvel album, Everything Not Saved Will Be Lost Part 2, est sur le point de sortir. Et ça commence fort ! Un enchaînement On The Luna, Mountain At My Gates et Olympic Airways réunira tous les fans du groupe, anciens et nouveaux, dans la ferveur pour Foals. On ne le dira jamais assez, Yannis Philippakis est un monstre sur scène et son énergie se ressent jusqu’au fond de la plaine sur le nouveau single Black Bull. Après avoir clôturé le festival en 2016, on est très surpris de les voir sur la scène de la Cascade, mais leur set n’est pas en dessous ce celui de 2016, loin de là. Comme d’habitude, Foals sauront se mettre le public dans la poche en jouant des morceaux de tous leurs albums sans exception, preuve du respect du groupe envers tous ses fans sans distinction. A la fin de Two Steps Twice, le verdict est net : c’était parfait. Un très beau moment qu’on aimerait revivre encore et encore !
- Aphex Twin : La lourde tâche de clore Rock En Seine incombera cette année au DJ légendaire anglais : Aphex Twin ! Très rare en France, Richard David James est très attendu par le public venu en masse devant la grande scène. Et si beaucoup seront tellement décontenancés qu’ils préféreront fuir, les fans de la techno randomisée de l’anglais seront récompensés par un show visuel et sonore magnifique avec pour point d’orgue des apparitions entre autres de Christian Clavier, Jean-Paul Sartre, Aya Nakamura ou encore Ribéry sur les écrans, caricaturés à la sauce Aphex Twin. Un magnifique moment pour terminer ce magnifique festival.
En conclusion, ce Rock En Seine aura eu le droit à une très bonne programmation, mais son samedi un peu déséquilibré, la scène Coca Cola très dispensable, et l’omniprésence de certains sponsors tirent un peu l’édition vers le bas. Les à côtés du festival permettront cependant de tout pardonner : le cadre est magnifique comme toujours, les activités proposées par les associations (notamment par la médiathèque de Saint Cloud et par les associations contre le harcèlement sexuel) sont très sympathiques, la nouvelle scène des Quatre Vents est parfaitement placée et bénéficie d’une programmation aux petits oignons, et la programmation rock est irréprochable (Foals, The Cure, Bring Me The Horizon, Two Door Cinema Club…). On reviendra bien sûr avec plaisir à chaque fois qu’on en aura l’occasion.