Le duo rock The Black Keys reviennent au Zénith de Paris pour leur International Players Tour avec deux dates consécutives. Les 12 et 13 mai, quasiment un an après leur dernier concert à Paris, ils s’installent dans la capitale pour présenter leur dernier très bon album Ohio Players sorti le mois dernier. Retour sur ce concert du dimanche soir pour clôturer un long week-end.
Howlin’ Jaws
Alors que les portes ont ouvertes tôt ce soir (17h30) la salle du Zénith est à peine remplie lorsque que le trio français Howlin’ Jaws débarque sur scène à 19h15. Leur look rock des années 60 nous entraîne dans leur univers avec Half Asleep Half Awake qui ouvre la soirée. Tout sonne bien et juste, et le public semble apprécier le début de cette prestation. Même si les lumières ne sont pas colorées et restent statiques, elles nous permettent cependant de bien voir la performance du groupe. Les français sonnent très anglais et gèrent leur setlist avec brio.
Djivan Abkarian (chant, basse) et Lucas Humbert (guitare) semblent très en forme et contents de jouer devant ce public qu’ils arrivent à faire bouger. Alors qu’ils se font face pour jouer l’introduction de Heartbreaker le trio envoie un son énergique qui dure pendant plusieurs minutes. Les applaudissements à la fin continuent en clap au son de la cloche sur Healer, le morceau suivant. Avec un riff qui fait pousser des cris à certains, le public commence à bien danser et entrer dans l’ambiance.
Mirror Mirror commence avec une ambiance orientale alors que le bassiste et guitariste échangent leur place de chanteur et chœur. Le refrain fait mouche auprès du public, acclamé par la foule durant un solo de guitare au son grandiose. Après 30 minutes de jeu, Howlin’ Jaws termine une prestation de qualité qui aura réussi à faire danser si tôt le public du Zénith. Les français ont prouvé qu’ils étaient capables de gérer une scène beaucoup plus grande. Leur évolution est à suivre de prêt !
The Black Keys
Il est 20h15 quand le duo Patrick Carney et Dan Auerbach entrent sur scène en saluant le public. Les Black Keys lancent d’entrée de jeu I Got Mine reconnaissable avec les premières notes de ce titre mythique de Attack & Release. Une entrée renversante qui ravit déjà le public du Zénith. Le look à l’américain et les lunettes de soleil ne trompent pas, et la scénographie est une fois de plus de qualité. En plus des deux écrans situés de part et d’autre de la scène, une douzaine d’écrans sont derrière le groupe entourés de lumières.
Globalement la discographie des Black Keys sera dans l’ensemble bien représentée. Des anciens morceaux auront aussi leur place dans la setlist comme Heavy Soul et Your Touch, et d’autres plus récent raviront les fans avec Lo/Hi. Seul titre de l’album Let’s rock (2019). Dès les premières notes de guitare, le public se lève et danse suivant le rythme effréné de ce tube. Pendant lequel le refrain sera repris par tout le Zénith. Dan présente Patrick et demande l’applaudir avant de remercier le public présent ce soir.
Dan se retrouve éclairé sur Everlasting Light, ça chante et se déhanche dans la foule. Sur les écrans en fond, on voit les images des musiciens superposées en noir et blanc. C’est doux et entraînant, les claps suivent la fin du refrain avant une grande applause. S’ensuit le super Next girl, le rouge est de sorti, l’effet sur les images est assez psychédélique et retranscrit bien l’ambiance du concert. Les américains semblent très heureux de ce retour à Paris. Sur This Is Nowhere les vidéos aux allures de vacances sous les palmiers américains défilent en arrière plan. Alors que la batterie groove et le son de guitare en fait frissonner plus d’un. Ajouter à ça la ligne de basse reconnaissable sur ce titre.
Un public conquis
L’instant romantique arrive dans la setlist quand Weight of Love sera joué avec un guitariste acoustique supplémentaire sur scène. Quelques slows entre les amoureux se formeront pendant le refrain. Leurs morceaux prennent vraiment une toute autre dimension en live grâce à ces multiples instruments ajoutés ça et là. Pour Howlin’ for you tout le monde se lève afin de danser sur ce rythme électrisant. Ils ralentissent doucement le rythme à la fin alors que le public les ovationne.
Les Black Keys ne sont pas seuls sur scène, pour leur live ils sont accompagnés de quatre musiciens (synthé, percus, basse, guitare). Un vrai orchestre sur scène qui sera rejoint par un saxophoniste et un trompettiste pour l’excellent Beautiful People (Stay High). Un vrai show à l’américaine pour l’un des nouveaux titres. Les écrans sont d’ailleurs aux couleurs de la pochette de Ohio Players. Toutes les lights sont travaillées au millimètre et rendent le show d’autant plus appréciable notamment sur Fever. Les couleurs violette et verte ainsi que l’effet glitch sur les images de fond retranscrivent l’atmosphère. Le synthé se fait également une bonne place en live avant le solo de guitare de Dan. Dans le public ça saute au rythme du refrain très entrainant.
Let’s rock
Dan introduit une nouvelle fois, l’une des dernières chansons sorties : On the game. Une petite balade rock très sympathique, ce titre fait parti des meilleurs morceaux du dernier album. Alors que cette douce pause se termine, les Black Keys viennent nous réveiller les oreilles avec Wild Child. Seul titre de l’album Dropout Boogie à être jouer ce soir. Le public dans les gradins se lève à l’instant même où les deux compères lancent le morceau. Tout le monde chante et danse, certains s’amuseront à faire du air guitar alors que d’autres ne se priveront pas de sauter sur le refrain.
Seul éclairé sur la scène, Dan introduit la suite avec un petit solo de blues. Ils reprennent I Heard It Through the Grapevine de Gladys Knight & the Pips, une prestation très bien exécutée. L’ambiance blues satisfera pleinement les fans du genre. Et c’est She’s long gone qui termine ce set avant le rappel. Les flashs de téléphone sont allumés dans toute la salle sur un dernier solo qui fait monter la pression du public. La foule hurle de joie alors que les Black Keys quittent la scène avec un énorme remerciement.
Rappel
Toute la salle est debout pour une standing ovation avant le comeback des Black Keys. Dan revient avec sa guitare acoustique à la main et on sait déjà à quoi s’attendre. Seul éclairé sur scène, il débute Little Black Submarines et demande d’allumer les flashs sur l’intro. Les musiciens sont éclairés à mesure que leur instrument arrive sur le titre. A noté que l’ajout de synthé en live donne une tout autre dimension à ce titre emblématique. L’euphorie du public n’a pas le temps de retomber alors que Lonely Boy vient terminer la soirée. Ce titre ne ment pas, le public est à fond, ça chante et ça saute dans la salle sur ce rythme énergique. Un concert rock et dansant que les Black Keys ont performé avec grande qualité une fois de plus ce soir.