Après l’étonnement des élections, LCD Soundsystem revient à Fourvière pour nous faire sortir la tête de l’eau.

FLASH-BACK

2018 : mon premier concert aux Nuits de Fourvière. J’achète un t-shirt à l’image de la cover du dernier album du groupe. Un grand ciel bleu où un rayon de lumière fait apparaitre le nom de la formation musicale. 3 lettres, LCD, et un terme musical, Soundsystem. Tout un programme.

Il pleut, moi et mes amis somment au plus proche de la scène. Nous avons l’impression d’être à côté des musiciens. Face à moi, le batteur Pat Mahoney et son petit verre de vin rouge. En un titre, le groupe new-yorkais m’avait transcendé au point de me dire : « comment vais-je tenir tout le concert ? »

J’ai tenu, épuisé, vidé mais au combien comblé. Peut-être l’expérience musicale live qui m’a le plus marqué dans ma vie. Même lieu, même groupe, j’étais donc obligé d’y faire un tour et de me poser la question suivante : « sont-ils encore au niveau ? »

DANS LA NUIT

Pour débuter, la jeune chanteuse Sofie Royer trouva sa place entre les installations électroniques. Assis face à son synthétiseur, elle nous chanta quelques ballades. Puis, au fil de son court set, elle se leva pour danser ou jouer du violon. 

Si les prémisses sont intéressantes, elle n’a malheureusement pas su rencontrer le public ou offrir un show original. Nous avons parfois eu la désagréable impression d’écouter un album studio où les instruments préenregistrés faisaient office de subterfuge. Reste le courage d’une chanteuse passant seule sur scène, à l’opposé du groupe suivant puisque basé sur la cohésion de ses musiciens.

EN BOUCLE

Une fois le groupe sur scène, le groove de la batterie et de la basse nous fera vite oublier ce moment. Se lançant à pleine allure sur Us vs Them, LCD Soundsystem sort le grand jeu en faisant monter la sauce jusqu’à l’arrivée de la boule à facettes. Chaque fluctuation musicale modifie l’intensité ressentie, en accord avec la mise en scène visuelle nous plongeant dans un monde disco.

Dès le premier titre, nous sommes (encore) soufflé. Le reste ne fera que confirmer la puissance stratosphérique de ce groupe légendaire. Avant de tout donner, le morceau culte I Can Change nous propulse dans leur univers électronique et mélancolique. James Murphy nous annonce être malade, il faudra donc lui donner le plus de force pour le reste du show.

Quelques notes entêtantes et nous revenons au début de LCD Soundsystem sur On Repeat. En parfaite cohésion musicale, les New-yorkais offrent une puissance qui monte au fil du titre. Un son en boucle comme socle à la folie contenue du morceau, nous rentrons progressivement en transe. Le public est en extase.

L’EMBRASEMENT

C’est avec You Wanted A Hit que le niveau monte encore. En douceur, les notes de pianos nous accompagnent jusqu’à l’arrivée puissante de la batterie. Les chants fusent, la communion avec le public est acté jusqu’à l’explosion faisant sauter toute la fosse. Les gouttes perlent sur nos visages mais nous en voulons davantage …

… et c’est par une transition magique que nous arrivons sur le tube Tribulations. Nous ne pouvons plus nous arrêter de chanter et nous mouvoir n’importe comment. En face de nous, le guitariste Al Doyle livra un solo énergique qu’il transforma par ses expérimentations.

Nous pensions être arrivés au bout de nos peines (nos joies), mais Movement à tout détruit. Condensant la brutalité des précédents titre en un temps court, LCD Soundsystem a complètement retourné le théâtre Gallo-Romain.

danSe jusqu’A LA MORT

Succédant à cet enchainement extraordinaire, Tonite remit la touche disco-funk à jour. Le groove ne s’arrêta pas non plus sur Time To Get Away bien que la force fût un peu plus adoucie. Presque à la moitié du concert, James Murphy nous remercia pour notre énergie suivie par le nouveau titre new body rhumba. Loin d’être une déception, il poursuivit cette recherche rythmique avec un accent encore plus punk rock

James nous présenta enfin chaque membre de LCD avant de retourner aux manettes. Bien que nous dansions encore, ce fut avec un certain spleen sur Someone Great ou encore Home. Nous faire danser comme des fous puis nous faire pleurer, voila le talent de ce groupe sans commune mesure. Losing My Edge fut la synthèse de leur style et de leurs influences (Daft Punk, Suicide, …) entre intensités, groove, mélancolie et sarcasme.

Pour finir, la reprise d’Harry Nilsson, Jump Into The Fire fut le dernier éclair qui metta feu aux poudres. Encore une déflagration dont nous avons du mal à nous remettre une fois le concert fini.

IF I COULD SEE ALL MY FRIENDS TONIGHT

Mais le show ne s’arrêta pas là. Une ultime fournée combla les restes d’endurance qu’ils nous restaient. 6 ans après leur dernier passage à Lyon, LCD Soundsystem livra le dernier show de leur tournée européenne avec aisance et puissance.

Terminant par un Encore divin entre le bouillonnant Dance Yrself Clean, le fougueux NY I Love You But You’re Bringing Me Down et l’adieu céleste All My Friends. James Murphy nous rappelle encore une fois pourquoi nous aimons la musique et pourquoi nous l’aimons d’autant plus lorsque nous la vivons en vraie. 

Setlist : 

  1. Us vs Them
  2. I Can Change
  3. On Repeat
  4. You Wanted A Hit
  5. Tribulations
  6. Movement
  7. Tonite
  8. Time To Get Away
  9. new body rhumba
  10. Someone Great
  11. Losing My Edge
  12. Home
  13. Jump Into The Fire (reprise de Harry Nilsson)
  14. Dance Yrself Clean
  15. New York, I Love You but You’re Bringing Me Down
  16. All My Friends

 

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