Like a House on Fire

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7.5
sur 10

3 ans après leur album éponyme, les anglais d’Asking Alexandria reviennent le 15 mai avec un nouvel opus de 15 titres, Like a House on Fire. Un album aux accents plus électro, mais aussi plus complexe, où le groupe expérimente de nouvelles sonorités.

Ne nous y trompons pas : Like a House on Fire reste un album typique d’Asking Alexandria. Les fans y retrouveront les breakdowns, les mélodies appuyées qui ont fait la marque de fabrique du groupe, ainsi que la signature vocale caractéristique de Dany Worsnop depuis From Death To Destiny, avec notamment ces refrains criés et une voix doublée très travaillée. Le groupe y a mis tout son cœur. Ben Bruce, son fondateur, déclarait d’ailleurs :

 « Nous avons travaillé comme des fous ces deux dernières années pour créer cet album. Nous sommes absolument amoureux de ce que nous avons créé. Il y a des chansons qui parlent de triomphe, de force et de résilience. Il y a des chansons sur la perte de l’amour, la perte de la passion et la perte de la foi. Il y a des chansons qui parlent de passer à autre chose et des chansons qui célèbrent notre voyage. Cet album est rempli d’amour et de passion de la part des cinq membres originaux de Asking Alexandria. »

Mais Asking Alexandria signe également avec cet album un retour aux ambitions initiales du projet, qui mêlait plus franchement les sonorités métal, électro et hip-hop. Une prise de risque modérée, mais assumée par le groupe qui continue à expérimenter et ne semble pas décidé à se ranger dans une case, bien au contraire.

Asking Alexandria

Like a House on Fire

Ce sixième opus studio est construit à l’image de ses différents titres : une alternance de passages énergiques et plus calmes. Après les 4 premiers titres assez énergiques, I Don’t Need You apparaît comme un breakdown et vient, avec All Due Respect marquer le rythme et laisser à l’auditeur le temps de se reprendre. 3 titres très puissants enchainent après cette accalmie, puis Here’s to Starting Over revient calmer un peu le jeu, avant que What’s Gonna Be et Give You Up relancent la machine encore une fois. In My Blood, The Violence et Lorazepam viennent boucler cette série de 15 titres avec des vagues successives d’énergie entrecoupées de moments plus planants, comme pour affirmer si on en doutait encore que oui, le breakdown électro, c’est une marque de fabrique ici.

Like a House on Fire nous propose finalement deux facettes de Asking Alexandria. La première est assez heavy, dans la ligne de ce que nous avait présenté le dernier album éponyme. Est-ce l’influence de l’enregistrement pendant la dernière tournée des stades du groupe ? Certains titres ont clairement été écrits pour une interaction directe avec le public. C’est notamment le cas de Take Some Time, avec son refrain très catchy aux paroles simples que le public peut facilement reprendre. Les très métal They Don’t Want What We Want, It’s Not Me (It’s You), et Give You Up suivent la même recette : un refrain à la mélodie simple, répétée, et portée par la voix puissante de Danny. On a envie de sauter et de danser avec le groupe, c’est très énergisant. Les 4 singles sortis pendant la promotion sont tout à fait dans cette veine.

A côté de cette facette très metalcore, le groupe ose expérimenter et aller chercher du côté d’autres influences. Vers la pop d’abord sur I Don’t Need You, ballade un peu miéleuse rappelant par moment Imagine Dragons, et certains passages de One Turns To None. Vers le dubstep également avec les gros rythmes synthétiques hachés de The Violence. Un certain côté hip-hopisant pointe aussi son nez sur des titres comme Give You Up et In My Blood. Un peu comme sur Stand Up and Scream, l’album des débuts, le groupe cherche à sortir des limites de son style et à mixer les influences – quitte à dérouter un peu en route les fans de The Dark.

L’album prend un penchant beaucoup plus électro que les précédents, suivant en cela la tendance actuelle d’autres groupes de metalcore comme Northlane ou Code Orange. Que ce soient des batteries à sonorité plus électronique (Take Some Time, All Due Respect), des synthés très présents (House on Fire, Down to Hell, Antisocialist, In My Blood, Lorazepam), le côté électronique est bien plus affirmé dans cet album.

Le travail technique s’illustre bien sur le titre de clôture, Lorazepam, qui résume à lui tout seul l’album. Des chants très contrastés, une alternance de rythmes metalcore et de passages quasi sans instruments, des lignes mélodiques enchevêtrées : le groupe maîtrise clairement son sujet.

On saluera également l’excellent travail de production de Matt Good, qui a œuvré pour d’autres grands noms comme Hollywood Undead. Un grand soin est apporté à l’orchestration des guitares en arrière-plan et à l’imbrication des mélodies. Des chansons comme Down To Hell et All Due Respect nous proposent des lignes riches, où la guitare et les synthés se mélangent sans se masquer. La voix est également très travaillée, que ce soit sur des effets « mégaphone » dans Antisocialist, les différents types de chant sur One Turns To None, ou encore le mélange de plusieurs lignes de voix sur Here’s To Starting Over. La production est finalement à l’image de l’album : complexe, riche, pointilleuse.

En conclusion

Difficile de se faire un avis tranché sur cet album. A la première écoute, les amateurs de pur metalcore seront sans doute déçus par le côté très électro de cet opus. On pourra regretter le choix des singles, qui ne reflètent pas vraiment la sonorité générale de l’album. Un album long (15 titres), qui aurait pu gagner à être plus condensé. Mais la prise de risque paye, en élargissant aussi le public qui peut être touché par la musique d’Asking Alexandria. Sans changer totalement de registre, la musique du groupe évolue et le quintet de York franchit clairement une étape dans sa maîtrise technique.

Chronique par Vincent Girard-Reydet, Sylvia Souchet, Marianne Rosa-Diab

Asking Alexandria Paris 2020

Tracklist

01. House On Fire – 3:33
02. They Don’t Want What We Want – 3:15
03. Down to Hell – 3:16
04. Antisocialist – 3:36
05. I Don’t Need You – 3:43
06. All Due Respect – 3:55
07. Take Some Time – 3:25
08. One Turns To None – 3:04
09. It’s Not Me (It’s You) – 2:56
10. Here’s to Starting Over – 3:17
11. What’s Gonna Be – 3:25
12. Give You Up – 3:33
13. In My Blood – 3:31
14. The Violence – 3:28
15. Lorazepam – 4:02

Like a House on Fire

par

7.5
sur 10

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