Reviews | Blue Öyster Cult - Ghost Stories, l'art de sortir les fantômes du placard !

Ghost Stories

par

7.5

sur 10

Mais qu’est-ce qui sonne bien hard rock tel une bande son de film sur la guerre du Viêtnam? Non, vous ne révez pas ! Blue Öyster sort du placard pour nous hanter avec son nouvel album : Ghost Stories.

GOOD MOOOOOOORNING öyster !

Véritable dinosaure du rock, Blue Öyster Cult s’écoute depuis maintenant 1967. Originaire des States, ils feront leur succès à l’aide d’un rock psychédélique bien particulier dont on avait le secret à l’époque. Reconnaissable entre tous, on les retient souvent pour (Don’t Fear) The Reaper qui a provoqué leur succès commercial et qui depuis a été entendue un nombre incalculable de fois dans des séries et autres. Un petit extrait de Godzilla qui sent bon la naphtaline et le papier maché !

Avec une équipe qui a changé un sacré paquet de fois, on retient principalement Buck Dharma, chanteur, guitare depuis les débuts du groupe ainsi que Eric Bloom (arrivé en 1969).

Des dégaines de loubards sorti d’un documentaire INA des années 60, des choeurs tous droit sortis de Good Morning England, des pré-chorus dignes de The Beatles, Blue Öyster Cult affole les salles de concerts depuis maintenant une cinquantaine d’année.

Mais les aléas de la vie auront raison d’eux et autant dire que les années 2010 ne seront pas bien florissantes avec le départ de plusieurs membres, le décès d’Allan Lanier ainsi que de leur producteur, Sandy Pearlman. Après presque dix-neuf ans de silence depuis leur dernier album studio, le groupe se reprend en main et sort en 2020 The Symbol Remains.

Remontés comme jamais, c’est le 12 avril dernier que sortait donc leur seixième album : Ghost Stories.

TITRES DE L’ALBUM

1. Late Night Street Fight
2. Cherry
3. So Supernatural
4. We Gotta Get Out of This
5. Soul Jive
6. Gun
7. Shot In The Dark
8. The Only Thing
9. Kick Out The Jams
10. Money Machine
11. Don't Come Running to Me
12. If I Fell

the dead don’t die

Si comme moi, vous avez été fasciné par les films des années 70 voir avant, que vous rêviez d’écouter le hard rock dans votre Chevrolet Bel Air comme dans American Graffiti et que pour vous Harisson Ford restera à jamais ce petit c** de Bob Falfa, alors vous avez cliqué sur le bon article !

Attachez votre ceinture, on part en Delorean pour regretter un temps où le réchauffement climatique n’était même pas encore imaginé !

Bon, déjà, clarifions un peu les choses. L’album Ghost Stories est un florilège rassemblant des fractions de morceaux conservés depuis la période 1978-1983 (hormis If I fell, contemporain de 2016). Dans l’attente de trouver leur offrir une version finale, c’est la rencontre de ce matériel vintage avec le numérique et l’IA qui aura permis de les dépoussiérer. Et après du montage, bidouillage, mixage, en voilà un beau squelette qui sort du placard ! D’où le nom de Ghost Stories.

Retour vers le passé immédiat avec Late Night Street Fight. Ca groove, c’est rétro comme un vieil épisode d’Amicalement Vôtre. JFK est vivant, le sida n’existe pas, la belle vie quoi ! Quel plaisir que d’écouter Cherry, bon vieux rock tout droit influencé par cette vague musicale qui a conquis The Turtles ou The Beatles.

Dans la même trempe, on retrouve égrainé au court de l’album plusieurs titres tel que Soul Jive, Gun,Shot In The Dark, Kick Out The Jams, Money Machine.

Si on devait retenir un morceau définissant la rencontre des années 70-80 et la modernité du digital, il faudrait souligner So Supernatural. Agrémenté d’un clip digital, le rendu est chouette, quoi qu’on en dise.

A moindre niveau, We Gotta Get Out Of This Place est une sorte de mélange entre la reprise de The Animals et du rock alternatif façon Gotye. La tierce sur le refrain sonne un peu bizarre mais bon, pour tout fan rétro un peu de mauvaise foi, le travail reste fait !

Et donc, que penser de If I fell, création contemporaine à toutes les autres ? Et bien, toujours dans cette optique complètement rétro, Blue Öyster Cult propose une petite balade toute douce qui nous renvoie encore dans ces années incroyables qu’ont été la fin des années 70 musicalement.

Pourrait-on reprocher aux vieux de la vieille de faire de la musique de vieux ? Peut-être. Mais ne serait-ce pas être un peu de mauvaise foi que de ne pas aimer ce nouvel album Ghost Stories? Oui, peut-être aussi qu’il sent un peu le réchauffé sur les bords. Mais quand bien même, il a définitivement réussi à faire fondre mon petit coeur tout mou de nostalgique. En plein dans leur territoire liant psyché, hard rock et rock alternatif, Blue Öyster Cult fait partie de ses groupes que l’on chérit comme une vieille grand-mère à qui on rend visite mais qui sait toujours haper notre curiosité par quelques rocambolesques histoires de jeunesse.