Civilation Perdue
par Orelsan
Après avoir sorti son album qui aura fait le plus de ventes, le disque de platine « Civilisation« . Orelsan a sorti une réédition de son album Civilisation Edition Ultime, où sont intégrés 10 titres inédits de « Civilisation Perdue« , des morceaux qui faisaient partie de la maquette de Civilisation.
On y retrouve certains titres évoqués dans la saison 2 « Montre jamais ça à personne« , la série documentaire créée par le frère d’Orelsan. Comme Evidemment, le featuring avec Angèle ou Point de Rupture qui devaient initialement sortir sur la première version, ou encore Ah la France, qu’on ne pensait vraiment pas sortir !
Globalement ce que j’ai beaucoup aimé dans cet album, c’est d’avoir une grosse expérience utilisateur qui permet de faire à la fois de faire des liens avec la série documentaire, bien entendu, Civilisation, mais aussi avec les autres albums. Comme des Easter Eggs que tu découvres au fur et à mesure, à chaque réécoute.
Orelsan pousse l’expérience encore plus loin en organisant des tournois de jeu vidéo géant lors de ses prochains concerts ! Les métaphores liées aux jeux vidéo sont d’ailleurs toujours présentes sur ces 10 titres inédits, ainsi que les thématiques habituelles : la société, son rapport aux femmes, à l’alcool ou encore à l’âge… Néanmoins, on y découvre ces concepts sous des angles différents, ou une vision différente de la part d’Orelsan.
Plongeons-nous dans ces 10 titres !
CP _ 01 Intro Civilisation Perdue
Déjà, le titre met la puce à l’oreille Intro Civilisation Perdue en premier morceau de cet album. On y voit un parallèle avec le premier morceau « Civilisation. Ici la première phrase de Civilisation
J’sais pas comment sauver l’monde. Et si j’savais j’suis pas sûr qu’j’le ferai
devient
Si j’pouvais sauver l’monde, j’sais pas si j’le f’rais
J’ai également aimé la référence à « Perfect Blue » de Satoshi Kon, un film d’animation dont le synopsis est celui d’une chanteuse qui décide d’arrêter la chanson pour devenir actrice. Comme pour l’album La fête est finie, on se demande si cet album clôturera la carrière musicale d’Orelsan.
CP_02 Les aventures de Minisan
On passe à Les aventures de Minisan, dont le début de ce morceau fait penser à un générique de dessins animés des années 90. J’aime beaucoup l’instrumentale « jazzy » et le fait que le morceau soit plus « rapé » que la Quête auquel le morceau ressemble beaucoup. Ou en tout cas le début de sa quête jusqu’à ses 15 ans. On y découvre également une autre facette de l’histoire du prof de musique, qui implique Orelsan dans l’histoire. Un morceau où Orelsan a un bon flow et avec beaucoup de références qui résonnent (Kurt Cobain, Cartes Magic, téléphone fixe…)
Et également une invitation à poursuivre avec Dans la place pour être, de l’album des Casseurs Flowteurs; où Orelsan raconte le début de son adolescence et ses débuts dans le rap.
CP_03 Toujours perdu quand même
Encore un morceau qui part sur une instru différente. J’aime beaucoup le synthé au moment du refrain. Un morceau plein d’humilité et où Orelsan n’hésite pas à casser les clichés du rap en critiquant ses performances sexuelles, le fait que sa marque de streetwear ne fonctionne pas (ou en tout cas, au moment de l’écriture de ce morceau !), qu’il soit un fils de prof… Cette fois le parallèle est avec Seul avec du monde autour.
CP_04 Juste un dernier
Morceau qui part sur une guitare en acoustique. On y reconnaît cette fois le morceau Un dernier verre, qu’Orelsan a fait en featuring avec Pharell Williams. Orelsan y parle du fait de son mariage, de son évolution de son rapport aux femmes. Avant il aurait rêvé de cette situation, mais maintenant, il a « grandi ». J’ai trouvé ça intéressant que l’ambiance ne soit pas du tout la même que sur Un dernier verre, où le doute planait un petit peu plus.
CP_05 Ok..Super..
On arrive à un morceau qui rentre trèèèèès facilement dans la tête. Enfin, le « ok super ok super ok ok super » l’est en tout cas. Ce titre me fait penser à Basique, où Orelsan énumère des affirmations qu’il définit comme simple ou basique sans vraiment cibler une catégorie de personnes en particulier. Ici, il va énumérer des attributs qui ciblent des hommes, qu’il considère comme riche et surtout très matérialistes.
CP_ 06_ Ah la France
Arrive le morceau qui m’a fait bien rire parce que je l’ai découvert dans Montre jamais ça à personne, et je ne pensais vraiment pas qu’elle sortirait. Je le prends sur le ton de la blague, mais personnellement, je me demande si elle passerait moins avec ce contexte-là. On y retrouve une critique de l’alcoolisme, du matérialisme, mais aussi du manque d’information des gens vis-à-vis de la politique Française.
CP_07_Point de rupture
Point de rupture devait apparaître dans l’album Civilisation mais a été finalement écarté car pas assez aboutie, donc ça a fait plaisir de le voir apparaître dans ces 10 titres inédits de Civilisation Perdue. On arrive sur un morceau intimiste, qui commence avec une instrumentale un peu plus sombre. D’habitude, on a plus l’impression qu’Orelsan parle d’avoir gâché ses relations passées, mais cette fois, il s’agit de la présente. Il l’avait fait avec Bébéboa, mais c’était fait sur le ton de l’humour. Ici, dès la première phrase, Orelsan commence par chanter :
Me donne pas une chance de tout gâcher
Qui rentre directement en opposition avec la phrase
J’ai jamais tout gâché (J’ai jamais tout gâché, jamais tout gâché)
de son morceau Athéna. On peut également se demander si le » j’crois que mon paradis s’effondre » fasse allusion au morceau Paradis, et le « rends moi la lumière avant qu’la flamme s’éteigne » de La lumière. J’aime beaucoup les effets sonores de ce morceau. L’outro ramène de l’espoir et on se rappelle de la thématique de l’album (comme expliqué dans la web série) déconstruire pour reconstruire, mais ne pas tout détruire non plus. On enchaîne sur Nous contre le monde.
CP_08 Nous contre le monde
On arrive sur un morceau acoustique et très épuré au niveau des instruments. Je trouve que ce morceau est touchant. Orelsan parle de sa descendance et de l’espoir qu’il met en elle. Entre la déception de ne pas l’avoir encore accueilli, la phrase
J’essaye d’avoir autre chose que des regrets
qui est identique à celle dans Civilisation, et qui dans ce dernier est précédé de « j’essaye d’avoir un enfant ». Et la référence à Son Goku, personnage de Dragon Ball connu pour sauver. Je ne sais pas quoi ressentir face à cette chanson, je la trouve quand même un peu triste.
CP_09 Evidemment
On enchaîne sur le morceau avec Angèle. Initialement, le morceau devait être présent sur la première version de l’album Civilisation, mais n’avait pas pu être finalisé à temps. C’est un morceau House qui force un peu Orelsan à chanter plutôt que rapper. Ce morceau avait pour ambition d’être un « Hit intergénérationnel qui met tout le monde d’accord ». En tout cas, c’est un morceau super entraînant qui rentre vraiment facilement dans la tête. Un morceau qui fait l’apologie de l’effort pour arriver à ses fins et le fait de beaucoup échouer avant de pouvoir réussir. Un rappel qui ne fait pas de mal!
CP10 _ On a gagné
On finit sur un morceau super positif. Je trouve que l’instrumental fait assez nostalgique et les effets sonores fait très « victoire de coupe du monde ». J’aime beaucoup le solo de guitare électrique. On y retrouve un Orelsan très reconnaissant de son entourage, ses fans, mais aussi lui-même !
Conclusion
J’ai beaucoup aimé ces 10 titres inédits de Civilisation Perdue. Je trouve que c’est un réel plus dans l’écoute d’avoir regardé Montre jamais ça à personne, ça apporte une autre dimension à l’écoute. Les morceaux faisant partie de l’album global, je trouve que ça encourage à aller réécouter les autres à la recherche de lien et d’évolution dans la perception des situations.
En-tout-cas, j’ai hâte d’aller revoir Orelsan en concert, et de voir comment ces 10 titres seront intégrés aux prochaines dates de sa tournée, et j’ai également hâte de voir ce fameux tournoi de Civilisation Fighters.
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Civilation Perdue
par Orelsan