Butterfly Effect
par Despite The End
Force est de constater qu’en cette période de confinement, le monde de la musique s’efforce de rester bien vivant même privé des concerts. Il n’y a qu’à voir tous ces groupes qui sortent de nouveaux titres et autres projets, il y a de quoi faire. Et quand je parle de groupes je ne fais pas uniquement référence à des artistes déjà pleinement établis mais aussi à la scène émergente qui se démène pour rester active. Être actif est bien le fer de lance de Despite The End (ou DTE) qui nous abreuve de contenus nouveaux presque chaque semaine depuis quelques temps et qui justement vient de sortir son premier EP « Butterfly Effect ».
Fondé par Vartan Yorganciyan (chant) en 2019, DTE ne m’est pas inconnu car directement issu des cendres de son précédent projet Too Late qui pouvait quand même se targuer d’avoir un trabendo avec Viza sur son CV en guise de 3e concert, déjà prometteur. Ce premier effort produit par My Ouai Production a été enregistré et mixé par Romain Saule que je recommande d’ailleurs vivement à tout groupe voulant faire des titres de qualité mais trêve de bavardages, qu’en est-il de la musique de DTE ?
Je salue le fait de démarrer un EP par une « intro », choix plutôt ambitieux même si cela aurait eu bien plus d’impact avec des sections orchestrales en renfort des instruments mais simple question de goût, bonne entrée en matière. « Into the Past » est vraiment une tuerie, un véritable uppercut dans la face de l’auditeur. Un morceau aussi puissant rend justement dispensable l’intro précédente. C’est maîtrisé et très bien produit, violent à souhait. La drum tabasse et les voix sont au top en clair comme en saturé, un très beau démarrage ! Le seul petit bémol vient de la toute fin du morceau qui casse un peu le rythme du titre avec son changement brusque d’ambiance.
« Paralyzed » le premier single souffre un peu d’arriver après le morceau précédent notamment parce qu’il présente à peu près la même construction et son déluge de double pédale, il n’y a plus cet effet de surprise car déjà entendu. Cependant, les arrangements de voix sont nickels avec un Vartan plus énervé que jamais sur ce titre qui j’ose dire vogue parfois vers des contrées très « Serj Tankiesque ». Mention spéciale au gros break-down en milieu de titre et surtout aux passages orchestraux sur les couplets, du plus bel effet.
https://www.youtube.com/watch?v=AJd3_5vtMS4
« Butterfly Effect« est bien plus maîtrisé en terme de composition bien qu’il démarre encore une fois de la même façon que les 2 autres, peut-être un effet voulu ? On a là un refrain quasi-tubesque qui malgré une introduction un peu bancale vous rappellera certainement les phases plus calmes d’un certain Corey Taylor. Le groupe tient cependant quelque chose sur ce morceau là et gagnerait énormément à parsemer plus de phases accrocheuses en chant claire dans ses compositions. Le break sous forme de discours apporte un plus mémorable au titre qui se targuera même d’un joli solo, piste musicale à suivre Messieurs !
« Obey » est un peu le seul vrai point noir sur cet EP, pourtant il avait tout d’un grand. Le démarrage est massif avec son riff tonitruant à la 5FDP mais l’agencement voix saturée/clean ainsi que les trop nombreuses transitions rythmiques desservent à mon sens la dynamique du morceau, vraiment dommage car il y a du potentiel à riffs « stéroïdés » chez les DTE vu le début du titre. Je navigue en terrain connu avec « The Change » qui vient directement du répertoire de Too Late, excellent choix de l’avoir gardé au passage. Les riffs sont bons, les voix bien dosées et on a là bien qu’il s’agisse d’un ancien titre, le morceau le plus abouti et mature du groupe qui mérite vraiment la production qui lui a été dédiée.
Les +:
Production des titres
Un univers déjà bien présent
« The Change »/ »Into The Past » des tueries taillées pour le live
Les – :
Redondance de certains titres
Des choix rythmiques et vocaux parfois déroutants
Quand on l’écoute, il est impossible de croire que ce premier EP a été fait par un groupe qui n’a même pas un an d’existence. DTE peut dès lors se targuer d’un atout fondamental, ils ont déjà un univers bien à eux et une personnalité forte qui ressort de leurs titres ce dont peu de groupes à leur échelle et même plus haut peuvent se vanter. Alors oui les titres ne sont pas parfaits mais démontrent déjà d’une certaine maturité musicale et d’un fort potentiel live… Bon ben Il n’y a plus qu’à les gars !
Butterfly Effect
par Despite The End