Honestly, Nevermind
par Drake
Drake a fait fort : sans aucune promo, il a surpris ses fans avec Honestly, Nevermind, dévoilé le 17 juin 2022. En effet, le canadien a annoncé ce nouvel album sur Instagram quelques heures avant sa sortie, avant de poster un long clip (9 minutes !) pour le titre Falling Back. Ce projet rend d’ailleurs hommage à Virgil Abloh, un designer mort en novembre 2021.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=sOreUnGoIMg]
Ce projet vient seulement 9 mois après Certified Boy Lover, qui a connu une réception plutôt mitigée. Et malheureusement, Honestly, Nevermind a également déclenché des réactions ambivalentes chez les fans de Drake. Si J. Cole a trouvé l’album phénoménal, beaucoup ont été déçus. Certains ont même comparé ces nouveaux sons à ce qu’on pourrait entendre dans une cabine d’essayage à Zara !
Car dans Honestly, Nevermind, Drake s’éloigne de rap et hip-hop et épouse des sonorités house et afro-house, notamment grâce à Black Coffee, Rampa, &ME ou Gordo qu’on retrouve du côté de la production. Le rappeur a rapidement répondu aux critiques qu’on lui a adressées :
Drake responds to people calling his new album “Honestly, Nevermind” trash.👀
“It’s all good if you don’t get it yet. That’s what we do. We wait for you to catch up. We’re already here though, we caught up already. On to the next” pic.twitter.com/g4qhXoZGN9
— Hip Hop Ties (@HipHopTiesMedia) June 17, 2022
Alors, sans plus attendre : que vaut l’album Honestly, Nevermind de Drake ?
Dès Intro, on comprend que l’esthétique de cet album sera nouvelle : on est bercé par un court solo de saxophone. C’est donc avec curiosité qu’on passe à Falling Black, titre qui nous plonge immédiatement dans un univers plus electro et house. Le vocal de Drake est plutôt bon dessus, surtout lorsqu’il monte dans les aigus. La deuxième moitié du titre est cependant assez redondante, mais l’instru solide lui autorise cette répétition. Le troisième morceau, Texts Go Green, s’écoute sans trop d’émotions.
S’ensuit Currents, produit par Black Coffee. L’écoute est agréable, mais le bruit d’un lit qui grince vient nous distraire pendant la quasi-totalité du titre. L’idée est certes originale, mais prend beaucoup trop de place dans la composition.
C’est avec A Keeper que les défauts de l’album deviennent plus clairs. En effet, même si l’instru est très réussie, la voix de Drake ne semble pas bien s’y mêler.
Calling My Name nous propose quelque chose de court et d’efficace, avant de nous mener au morceau suivant. Dans Sticky, on retrouve le flow rappé de Drake qui s’intègre plutôt bien dans la production de RY X. Le mélange est réussi !
Un affaiblissement en deuxième partie
La deuxième moitié de l’album commence avec LE potentiel single de l’été : Massive est entraînant et nous donne envie de faire la fête ou de siroter un cocktail.
A partir de là, Honestly, Nevermind commence à perdre de son momentum. La prod de Flight’s Booked s’écoute facilement et l’outro est magnifique, mais la performance de Drake ne fait pas sortir le titre du lot.
Les morceaux suivants déçoivent : Overdrive, Down Hill, Tie That Binds et Liability n’ont pas marqué mon esprit et souffrent du même problème mentionné plus tôt. En effet, Drake pose sur des instru intéressantes et nouvelles, mais avec les mêmes thématiques, les mêmes paroles et le même delivery. On a l’impression que Drake nous sert du réchauffé, sans s’adapter aux productions.
En guise de conclusion, Drake nous sert un feat avec 21 Savage qui détonne avec le reste de l’album. En effet, Jimmy Cooks commence avec une vibe jazzy, mais le couplet de 21 Savage est plus sombre et plus trap. Les deux rappeurs fusionnent et clôturent le projet.
Verdict sur Honestly, Nevermind de Drake
Honestly, Nevermind ne semble pas être un album qui va marquer les esprits ou la discographie de Drake. Néanmoins, je trouve que les critiques sont parfois un peu faciles : l’artiste a réalisé une prise de risque qui est à féliciter. Si Drake était resté dans la continuité de ses précédents albums, on lui aurait reproché de ne pas se renouveler, mais lorsqu’il change de registre, il est également critiqué. On apprécie également la cohésion entre tous les titres : cela faisait longtemps que Drake n’avait pas fait un album aussi homogène.
La production de Honestly, Nevermind est phénoménale, mais le problème principal réside dans le manque d’adaptation de la part de Drake. On a eu l’impression d’entendre les mêmes flows, la même tonalité plaintive, les mêmes thématiques, mais sur de nouvelles sonorités.
Néanmoins, le mélange rap/hip-hop et house semble très prometteur : Drake va-t-il inspirer des artistes dans une nouvelle direction musicale ? Seul l’avenir nous le dira.
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Honestly, Nevermind
par Drake