The Great Impersanator

par Halsey

8.5
sur 10

Un peu plus de trois ans après If I Can’t Have Love, I Want Power, Halsey est de retour avec un concept album puissant: The Great Impersonator.

Bien qu’Halsey ait indiqué sur les réseaux sociaux que cet album était « le plus ressemblant à Manic« , son album sorti en 2020, nous en sommes pourtant bien loin. En effet, The Great Impersonator ne ressemble en rien à ce que l’artiste a pu produire depuis le début de sa carrière.

Ce nouvel opus est un regroupement de chansons, chacune inspirée par une différente icone de la musique entre les années 1970 et 2000 ayant marqué la vie d’Halsey, et l’ayant influencée en tant qu’artiste. A travers cet album, Halsey incarne ces différentes influences. Et ce concept va bien au-delà d’une simple inspiration et imitation musicale. En effet, pour promouvoir l’album avant sa sortie et faire patienter ses fans, Halsey a publié sur ses réseaux une photo/vidéo par jour où elle incarne les différentes inspirations de l’album. Nous la retrouvons ainsi maquillée et « déguisée » en David Bowie, Britney Spears, Dolores O’Riordan, Stevie Nicks ou encore Amy Lee, entre autres.

the great impersonator

The Great Impersonator est une exploration un peu chaotique de toutes les inspirations d’Halsey. Et qu’on sache ou non quel groupe ou artiste a inspiré quelle chanson, certaines de ses influences sont évidentes dès la première écoute. C’est notamment le cas de Panick Attack marquée par l’influence des années 1970 de Stevie Nicks, Ego inspirée par le rock 80’s de The Cranberries, de Lucky, inspirée par la pop des années 2000 de Britney Spears, ou de l’incroyable Lonely Is the Muse, imprégnée du style plus sombre du rock d’Evanescence. Autant d’influences et d’incarnations qui font de The Great Impersonator un album absolument inattendu avec un concept inédit.

Mais bien au-delà du côté un peu « marketing » du concept de l’album, The Great Impersonator est avant tout une introspection d’Halsey sur sa vie personnelle et ce qu’elle a traversé ces dernières années. En effet, l’album a été rédigé après la naissance de son premier enfant, après que la chanteuse ait souffert d’une dépression post-partum avant d’être diagnostiquée d’un lupus, et d’une leucémie. Ces sujets aussi personnels que durs à aborder sont le fil conducteur de tout l’album. Halsey déballe ici ses ressentis et ses peurs les plus intimes, transformant ce nouvel album en une brute autobiographie.

Tous les morceaux regorgent à la fois de rage, de dépression, et d’un sentiment de désespoir, qui en font très clairement l’album le plus sombre qu’Halsey ait pu composer jusqu’à présent. Halsey aborde tout ce qu’elle a pu ressentir à travers son diagnostic, sa maladie, son traitement. La chanteuse parle ainsi d’abandon, pensant qu’elle perd tous ses proches au fur et à mesure que le temps passe (’cause I don’t know if I could sell out my own funeral / At least not at this point in time). La chanteuse aborde sa maladie et son traitement sans remplir ses textes de métaphores. Au contraire, le sujet est abordé à vif, à travers plusieurs titres (Dog Years, The End), et c’est ce qui rend The Great Impersonator si touchant et si honnête. On ressent clairement, à travers les textes d’Halsey, la crainte de la mortalité, et le fait que tout cet album a été écrit à une période où la chanteuse elle-même ne savait pas si elle s’en sortirait.

the great impersonator

Pour accentuer ce ressenti de vulnérabilité, plusieurs morceaux de l’album sont de simple piano-voix et guitare-voix. Sans fioritures ni arrangements, nous sommes face aux confessions d’Halsey et les chansons en sont d’autant plus émouvantes (Life of the Spider, The End).

Ce qu’il faut retenir de The Great Impersonator:

The Great Impersonator est sans nul doute l’album le plus honnête et le plus vulnérable d’Halsey. Avec cet opus, la chanteuse fait son grand retour, en nous rappelant qu’elle aurait tout aussi bien pu ne jamais revenir du tout. Le thème de sa maladie et de la mortalité sont au cœur de l’album, la laissant presque comme une étrangère à elle-même. C’est peut-être la raison pour laquelle Halsey choisit ainsi de rendre hommage à toutes ses idoles qui l’ont inspirée en les incarnant? Malgré le mélange de tous les styles musicaux, et le voyage de la pop à travers le temps, The Great Impersonator ne part pas dans tous les sens et conserve une incroyable cohésion du début à la fin. Loin d’être une imitation musicale d’autres artistes ou une pale copie de chansons déjà existantes, The Great Impersonator est imprégné du style d’Halsey et de sa voix imprenable. Cet album n’a pas été écrit ou conçu pour se hisser en haut des classements, mais pour permettre à Halsey d’extérioriser des années de souffrance, et d’en renaitre. Un album cathartique qui, de par sa variété et sa qualité, est sans aucun doute l’un des meilleurs de l’année 2024.

TRACKLIST
  1. Only Living Girl in LA
  2. Ego
  3. Dog Years
  4. Letter to God (1974)
  5. Panic Attack
  6. The End
  7. I Believe In Magic
  8. Letter to God (1983)
  9. Hometown
  10. I Never Loved You
  11. Darwinism
  12. Lonely is the Muse
  13. Arsonist
  14. Life of the Spider (Draft)
  15. Hurt Feelings
  16. Lucky
  17. Letter to God (1998)
  18. The Great Impersonator

The Great Impersanator

par Halsey

8.5
sur 10

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