Ego Trip
par Papa Roach
Nu-metal ? Vous avez dit nu-metal ? Papa Roach poursuit son renouvellement avec son dernier album Ego Trip.
Si vous bougiez la tête avec Papa Roach dans les années 2000, auriez-vous parié que vous le feriez encore en 2022 ? Alors que des mastodontes comme Slipknot et Linkin Park explosaient à la même époque ? C’est pourtant chose faite avec un groupe qui a certes beaucoup évolué depuis Infest, mais continue à expérimenter sans se mettre sur auto-pilote.
Ego Trip, onzième opus de la bande de Jacoby Shaddix, ne produit pas les hymnes les plus mémorables du groupe californien. Mais l’identité de l’album réside ailleurs. Il continue à explorer l’alliance des rythmes de hip-hop et des gros refrains de stades à la sonorité plus pop, à l’image de l’album précédent Who Do You Trust ? sorti il y a 3 ans. Ego Trip se veut percutant et chaque titre nous offre un condensé de ce que sait faire Papa Roach. Seules 3 pistes dépassent notablement les 3 minutes. Peut-être est-ce là un effet de l’activité du groupe sur Tik Tok, qui pousse à être bref et efficace ?
Les 4 premiers titres de l’album offrent la part belle au hip-hip. Kill The Noise nous assène pourtant les gros riffs de Jerry Horton. Mais Stand Up nous ramène dans le rap, avec un flow assez créatif et un refrain qui s’ancre instantanément dans la tête. On plonge encore plus dans le hip-hop avec Swerve, où Jason Aaron Butler (Fever 333, Pressure Cracks) et le rappeur Sueco viennent prêter leurs voix. Soutenue par la basse exubérante de Tobin Experance, Bloodline continue dans cette réalité parallèle où l’on ne sait plus trop à quel style Papa Roach fait allégeance. Liar est dans la même veine, avec une ligne plus mélodique sur le refrain, qui restera elle aussi sans doute dans les têtes.
La basse est bien présente encore dès l’entrée sur la piste éponyme, Ego Trip. Ce titre nous ramène sur du Papa Roach plus classique, tout comme Unglued. Deux chansons qui nous offrent une articulation millimétrée, dans un style proche de ce que peut faire actuellement Bring Me The Horizon.
Dying To Believe arrive au milieu de l’album et fait la synthèse de ce qu’est le Papa Roach moderne. S’y croisent des refrains un peu pops chantés à plein poumons, des backdrops de rap, assortis de bruitages synthétiques et de gros riffs lourds. On est à 10000 km du Papa Roach de Last Resort !
Killing Time nous ramène vers le nu metal, avec le croisement de screams, de rap, et l’énergie qui fait la signature du groupe. Leave a Light fait redescendre le tempo – serait-ce vraiment un album de Papa Roach sans une ballade ? Suivent 2 chansons stadium-rock, dans la veine du style rock californien : Always Wandering et No Apologies. Elles fonctionnent, on fredonne assez vite, mais les mélodies semblent entendues et ré-entendues des centaines de fois. Si elles font le job, pas sûr qu’elles émergent comme des classiques dans 5 ans. L’album reste dans cette énergie qui rappelle l’album F.E.A.R. de 2015 (déjà) et se clôture par Cut The Line et I Surrender, qui nous ramène au titre d’ouverture. Fin de parcours, job done.
Papa Roach continue à expérimenter sur Ego Trip. Certains titres sont meilleurs que d’autres (personellement Always Wandering et Stand Up). Tous ne resteront pas, mais ceux qui fonctionnent sont très plaisants à écouter ! Papa Roach arrive, après plus de 20 ans de carrière, à expérimenter sans jamais vraiment se rater. Les fans des premières heures seront probablement à nouveau déçus. Mais le public le plus client de leur évolution y trouvera une tentative rafraichissante de ré-explorer les liens entre rock de stade et hip-hop, à défaut de découvrir des riffs vraiment originaux.
Ego Trip est en écoute sur toutes les plateformes de streaming et disponible à la vente sur le site du groupe. Vous pouvez suivre le groupe sur Tik Tok et Instagram.
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Ego Trip
par Papa Roach