Infernus Sinfonica MMXIX
par Septicflesh
Septicflesh revient en 2020 avec Infernus Sinfonica MMXIX, un live enregistré en 2019 accompagné d’un orchestre symphonique. Une merveilleuse nouvelle en cette année difficile.
Depuis une dizaine d’années, Septicflesh a opéré un changement radical dans sa musique, à l’instar des Norvégiens de Dimmu Borgir, en incluant une dimension résolument plus symphonique à leur musique, employant systématiquement un orchestre et un chœur. Infernus Sinfonica en est le rejeton assumé.
Ce live est l’aboutissement ultime de tout ce travail, sur une date unique, hors tournée, à guichet fermé. Tourné à Mexico, ce live est le plus grand jamais vu au Metroplitan Theatre avec pas moins de 100 musiciens sur scène! Un rêve pour les fans du groupe, ce concert clôture habilement le chapitre Season Of Mist du groupe qui délivrera désormais ses méfaits sous le label Nuclear Blast. Un live essentiellement nourri par des titres issus de la reformation du groupe en 2003. Mais voyons ça de plus près.
Infernus Sinfonica MMXIX
Le live nous offre 14 titres pour une durée globale avoisinant les 1h30, ce qui est un format parfait pour ce genre de prestation. les morceaux sont tous issus des 4 derniers albums, et ce pour une raison évidente: ils sont formatés pour être joués avec un orchestre symphonique. Et autant vous le dire de suite, le résultat est à la hauteur des efforts consentis par le groupe pour offrir à ses fans un show quasi parfait tant logistiquement qu’émotionnellement.
L’orchestre entame sa symphonie en ouverture et nous installe dans une ambiance éthérée, limite occulte. Puis les Athéniens ouvrent le bal du diable avec Portrait Of A Headless Man, énorme d’intensité. Démontrant si nécessaire toute l’envie du groupe ce soir là.
Septicflesh enchaîne et déroule. Avec Martyr puis Prototype, mettant autant en valeur l’orchestre, dont les cuivres, que le côté massif du jeu du groupe. The Pyramid God nous emporte avec sa mélodie entraînante mettant davantage en valeur le jeu de guitare de Sotiris Vayenas et de Christos Antoniou. Les grecs sont en feu, et offrent leur meilleur!
Enemy Of Truth, avec son refrain ultra fédérateur sublimé par l’ensemble harmonique, nous envoûte. Communion est une pièce de bravoure destinée à faire contribuer le public juste avant le grand frisson qu’est The Vampire Of Nazareth. Les cœurs et l’arrangement orchestral du morceau lui confère une dimension dramatique et occulte qui en fera un point culminant du concert, avec enfin le parfait équilibre entre le son du groupe et de l’orchestre.
Ne nous y trompons pas, cet Infernus sinfonica est remarquable. Mais comme tout live, il comporte son lot d’imperfections, liées notamment au bon équilibre entre le groupe et l’orchestre. Nous sommes en live et cela est réellement anecdotique tant l’envie et la puissance sont là.
Le réarrangement du morceau Anubis en est d’ailleurs la meilleure vitrine, avec ses cœurs et ses orchestrations nouvelles donnant un nouveau visage au titre. Persepolis et son intro anxiogène est également à relever au rang des belles interprétations. Le final du concert, sur l’homérique Dark Art, est carrément majestueux de beauté, de justesse et d’émotion. Mais aussi teinté de malaise et d’un occultisme si cher au groupe. Relevons la tendance qu’a Spiros Antoniou à interagir avec le public quand un silence évocateur serait plus adapté. Mais cela n’est qu’un détail qui appartient à cette extraordinaire rockstar.
EN CONCLUSION
Septicflesh nous convainc définitivement. Nous constatons qu’ils sont taillé pour l’orchestration symphonique. S’il était nécessaire de le prouver, cette œuvre en est le pavillon témoin. Un concert puissant et esthétique, doux et malaisant, mais diablement réussi! Un Infernus Sinfonica MMXIX qui en appelle d’autres, au Hellfest peut être? Osons rêver…
Tracklist:
Infernus Sinfonica MMXIX
par Septicflesh