evermore
par Taylor Swift
La plupart des artistes font languir leurs fans plusieurs années entre leurs albums. Ce n’est pas le cas de Taylor Swift cette année. En effet, la chanteuse a fait parler d’elle cet été avec un album sorti par surprise: Folklore. Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin? De la même façon, la chanteuse a annoncé hier sur les réseaux sociaux que son neuvième album sortirait ce vendredi 11 décembre. Présenté comme « la petite soeur de Folklore« , ce neuvième album s’intitule Evermore. A l’aube de ses 31 ans, la chanteuse voulait offrir un cadeau à ses fans. Elle indique aussi qu’en cette période difficile, beaucoup de personnes se réfugient dans la musique pour échapper à leur solitude et qu’elle espérait que ce nouvel album pour les aider à s’échapper. Une belle initiative, et une belle surprise de plus pour terminer l’année 2020.
On prend les mêmes, et on recommence !
Taylor Swift annonce hier la sortie imminente de ce nouvel album. Jusqu’à présent, tous ses albums se différenciaient les uns des autres, et s’inscrivaient toujours dans une ère qui leur était bien propre. Après 1989 (2014) vient l’ère de Reputation (2017), succédée par Lover (2019). Cette fois, c’est différent. En effet, Evermore est finalement présenté comme la suite directe de Folklore. C’est donc entourée des mêmes artistes que Taylor Swift compose ce neuvième album. On retrouve notamment Jack Antonoff, Aaron Dessner, Justin Vernon et William Bowery (le compositeur mystère qui n’est autre que Joe Alwyn, le petit ami de Taylor Swift). La chanteuse l’explique elle-même: elle et son équipe ne pouvaient plus s’arrêter d’écrire des chansons.
« Pour essayer de présenter ça de façon poétique, c’est comme si on se trouvait à l’entrée d’une forêt, et qu’on avait un choix: faire demi-tour, ou s’engouffrer dans cette forêt musicale. On a choisi de l’explorer un peu plus ».
En découvrant la nouvelle, on pourrait penser qu’Evermore recycle les restes laissés derrière par Folklore et que l’efficacité serait moindre. Mais cette idée se dissipe dès la première écoute de ce nouvel opus. En effet, bien que similaire à sa « grande soeur », Evermore sait toutefois se démarquer.
Le talent d’écriture de Taylor Swift reste dominant sur cet album. La poésie avec laquelle la chanteuse conte différentes histoires nous transporte autant que dans l’album précédent.
On retrouve le récit de personnages qu’elle semble avoir imaginés, comme dans un comte.
Ainsi, tolerate it raconte la triste histoire d’une femme aimante, qui malgré tous ses bons efforts, n’intéresse plus son mari. On retrouve les tourments d’une relation avec une célébrité dans gold rush, ou encore une demande en mariage terminant en rupture dans champagne problems. Dorothea et ’tis the damn season tournent autour du même personnage: une jeune femme ayant laissé sa ville natale pour poursuivre ses rêves hollywoodiens, et son retour quelques années plus tard alors qu’elle retrouve son amour de jeunesse. Marjorie est quant à lui sans doute le morceau le plus touchant et le plus personnel de l’album. En effet, à travers celui-ci, Taylor Swift s’adresse à sa grand-mère. Elle dépeint parfaitement le ressenti suite à la perte d’un être cher (« What died didn’t stay dead, you’re alive, you’re alive in my head« ).
Des collaborations remarquables
Ce qui fait la force d’Evermore, c’est également les différentes collaborations que l’on retrouve sur l’album. Après le succès de exile sur l’album précédent, on retrouve un nouveau duo avec Justin Vernon (alias Bon Iver) avec le titre evermore, qui donne son nom à l’album. S’il est moins poignant que le duo précédent, il faut reconnaitre que l’alliance des voix des deux artistes reste une véritable réussite.
coney island nous offre un ressenti similaire. La voix gutturale de Matt Berninger, chanteur de The National, se marie parfaitement à celle de Taylor Swift sur cette balade. La collaboration la plus surprenante est sans nul doute no body, no crime, avec le trio des sœurs de HAIM. Beaucoup plus rythmée, ce morceau de trahison, de meurtre et de vengeance se démarque largement des autres. Enfin, sur cowboy like me, ce n’est autre que Marcus Mumford, le chanteur de Mumford & Sons, qui prête sa voix.
Ce qu’il faut retenir de Evermore:
Dans la lignée de son prédécesseur, Evermore continue son récit d’histoires. Abordant des thèmes aussi personnels qu’imaginatifs, Taylor Swift sort une fois de plus un album plus que complet. Entre les balades plus acoustiques (happiness, ivy, closure) et les magnifiques duos qu’il comporte, Evermore laisse toutefois plus de place à la variété et à l’expérimentation. On retrouve plus de morceaux rythmés que sur Folklore. C’est le cas de willow, le single qui porte l’album, mais également de long story short (qui aurait tout à fait sa place sur 1989), ou encore de gold rush. C’est un nouveau sans faute pour Taylor Swift qui prouve décidément cette année qu’elle est à la hauteur de tous les défis.
evermore
par Taylor Swift