The Red Light

par

9.5
sur 10

J’étais là Gandalf, j’étais là quand Ulver nous envoyait encore un Black Metal Raw à la figure.

Ulver revient avec The Red Light, une exploration audacieuse des profondeurs sonores, à la croisée du post-rock et des ambiances électro envoûtantes. Sorti le 31 octobre 2024 sous le label House of Mythology, cet album nous plonge dans un univers musical riche en nuances et en émotions.

UN STYLE, DE MULTIPLES ENRICHISSEMENTS

Dès la première piste, « The Red Light », on ressent une ambiance pesante et immersive, comme une entrée progressive dans le monde planant et sombre des Norvégiens. « Locusts » continue sur cette lancée, avec des sonorités qui rappellent la noirceur et la beauté des compositions de Depeche Mode.

Et vient alors « Nocturne #2 », qui nous transporte ensuite dans des sphères planantes à la Pink Floyd, avec un long break ambiant aux sonorités éthérées et oniriques qui s’inspire clairement des maîtres britanniques. Malgré des titres tantôt rock, tantôt ambiants, parfois mixant les deux, les ambiances sont maîtrisées, chaque enchaînement de titre est d’une cohérence remarquable.

« Hollywood Babylon » introduit une nouvelle dimension, déjà utilisée par Ulver mais qui est ici plus marquée, la Synthwave. Par une basse marquant les temps et un usage de synthé couplés à des guitares réverbérées, on se retrouve dans une ambiance 80′ électronique très intéressante avec un refrain catchy comme il faut. Alors me direz-vous, Depeche Mode c’est pareil et tu en as déjà parlé plus haut. Et vous avez raison, mais, dans le ressenti, la vibe Synthwave à la Kavinsky ou Carpenter Brut est de plus en plus présente par une énergie plus forte et plus moderne, qui s’éloigne un peu de Depeche Mode.

« Forgive Us », avec la participation de Nils Petter Molvær, enrichit le paysage sonore de nuances jazz lointaines et discrètes, qui participent à enrichir les ambiances de l’opus sans pour autant dénaturer le propos global.

Ulver – novembre 2017 | Ninkasi Kao, Lyon

Une œuvre qui nous propulse hors de la stratosphère

Alors arrive « Nocturne #1 », montée synthétique vers une apothéose grandiose par un processus simple de crescendo de volume, d’intensité et de richesse, mais à l’ambiance poignante. Les claviers éthérés donnent la sensation de se trouver dans le vide spatial avec une boucle d’accord répétée pendant plus de 6 minutes avec des petits enrichissements progressifs qui nous propulsent avec force vers les trois derniers titres de l’album.

Trois derniers titres d’ailleurs, dont les deux de clôture n’en forment finalement qu’un, l’outro étant une réécriture du précédent « Ghost Entry », par le duo Autechre qui nous livrent un chef d’œuvre d’ambiance qui traduit en musique de titre à merveille par l’emploi d’une musique minimaliste sur une voix distordue et des ambiances sonores subjectives pour imager l’entrée du spectre.

Ulver – novembre 2017 | Ninkasi Kao, Lyon

Ulver, c’est un peu comme un bon vin

Kristoffer Rygg, frontman d’Ulver, décrit cet album comme « un voyage introspectif à travers des paysages sonores oniriques ». Cette phrase est absolument parfaite pour résumer les ambiances et le style de cet opus, fruit de longues années d’exploration musicale du groupe qui nous sort aujourd’hui un de ses plus grands chefs-d’œuvre.

The Red Light
1. The Red Light
2. Locusts
3. Nocturne #2 
4. Hollywood Babylon
5. Forgive Us (feat. Nils Petter Molvaer)
6. Nocturne #1 
7. A City in the Skies 
8. Ghost Entry
9. Ghost Entry - Autechre Re-Entry

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The Red Light

par

9.5
sur 10

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