Yungblud: le nouvel album éponyme

Presque deux ans après son dernier album, weird!, Yungblud est de retour avec un troisième opus. Un album éponyme, centré sur ce qu’est et représente Yungblud; pas seulement l’artiste, mais toute sa communauté. Teasé depuis plusieurs mois avec différents singles, celui-ci est enfin dévoilé.

L’album s’ouvre sur la très rock The Funeral, le premier single sorti au printemps. On retrouve des vibes très punk-rock, aussi efficaces à l’écoute qu’en live. On continue sur le même entrain avec Tissues. Ne vous laissez pas avoir par ce rythme enjoué, les paroles le sont pourtant beaucoup moins ! (« God forbid you leave me like all the rest did, I’m in love again, and tomorrow I’ll be sad« ).

L’enchainement s’effectue parfaitement avec Memories, le duo avec Willow Smith, second single issu de l’album. Après ces trois morceaux très rock, l’album est lancé en beauté. La cadence redescend légèrement sur Cruel Kids. Nous avons découvert ce morceau lors du showcase à La Maroquinerie. Dans celui-ci, Yungblud aborde un sujet qui lui est maintenant habituel; il s’adresse aux personnes ayant été  harcelées, pour leur look, leur goûts, leur orientation sexuelle… Il veut ainsi dénoncer les « cruel kids ». On ressent aux paroles que cette chanson est personnelle pour l’artiste et qu’il aimerait protéger les membres de son « black hearts club » de toutes ces violences verbales et moqueries qu’il a pu subir par le passé. C’est pour cela qu’il insiste toujours sur le fait que Yungblud représente tout le monde, tous les membres de sa communauté; qu’il s’agit d’une safe-place où chacun est libre d’être ce qu’il veut être.

Le niveau redescend peut être légèrement sur Mad et I Cry. En effet, sur cette dernière, l’autotune est sans doute l’instrument principal, ce qui ternit quelque peu le morceau. Toutefois, Yungblud nous offre ensuite Sweet Heroine, qui est sans nul doute l’une de ses plus jolies balades jusqu’à maintenant. Tout comme Cruel Kids, les fans français ont pu découvrir et apprécier ce morceau en live lors du showcase.

La cadence repart, et on apprécie particulièrement Don’t Go. Le rythme assez répétitif rend le morceau entêtant. Il s’enchaine parfaitement avec Don’t Feel Like Feeling Sad Today, autre single issu de ce troisième opus. L’album vient finalement se clôturer en douceur avec Die For A Night avant d’arriver sur la très belle The Boy In The Black Dress. Ce dernier morceau, véritable coup de cœur, est peut être le plus personnel de ce nouvel album. En effet, si le début du morceau laisse à penser que l’on traite de généralités (« Masculinity seems to hurt a lot the first time you feel it in your jaw« ), il ne fait aucun doute au fur et à mesure du morceau que celui-ci traite de Yungblud lui même (« How I wish that I forgot that the boy in the black dress is me« ).

Ce qu’il faut retenir du nouvel album de Yungblud:

Avec trois albums à son actif désormais, Yungblud s’est définitivement fait une place au sein de la scène pop-rock, et celle-ci ne cesse de s’agrandir. Ce troisième opus explore de nouveaux styles, et nous prouve que le jeune chanteur se réinvente sans cesse. Dominic Harrison indique qu’il s’agit sans doute là du meilleur album qu’il ait créé… Ce qui est certain, c’est qu’il y a versé son cœur et que cet opus est plus personnel et touchant que ce qu’il a fait jusque là. Il est peut être simplement regrettable que certains morceaux parmi l’album soient si courts et nous laissent un léger goût d’inachevé. Ils ne sont bien heureusement pas majoritaires, et ne nous empêchent pas d’apprécier l’album dans son ensemble.

En tout cas, nous avons hâte de voir Yungblud défendre ce nouvel album à travers la France au printemps prochain!

TRACKLIST

1. The Funeral
2. Tissues
3. Memories (feat Willow)
4. Cruel Kids
5. Mad
6. I Cry
7. Sweet Heroine
8. Sex Not Violence
9. Don’t Go
10. Don’t Feel Like Feeling Sad Today
11. Die For A Night
12. The Boy In The Black Dress