Weird!
par Yungblud
Près d’un an après la sortie de son EP Hope For The Underrated Youth (2019), Yungblud est de retour. C’est avec son deuxième album studio, weird!, que le chanteur anglais revient. Une sortie de fin d’année qui ne passera certainement pas inaperçue!
Si la sortie de weird! ne se fait qu’en décembre, Yungblud n’a pas manqué de faire parler de lui cette année. Plusieurs singles ont fait leur sortie avant la parution de l’album. Alors que les morceaux sortis jusqu’à présent n’étaient pas forcément convaincants individuellement, ils se fondent pourtant à merveille dans l’ensemble du nouvel album. Tous différents les uns des autres, ils sont finalement très représentatifs du mélange de styles qui nous attend sur weird!.
L’album s’ouvre sur teresa: un lancement surprenant d’une douceur inattendue. Le morceau va crescendo, et escalade d’une façon presque théâtrale qui pourrait s’apparenter à du My Chemical Romance. On reconnait instantanément le timbre de voix unique de Yungblud. Ce morceau est une introduction parfaite à l’album: on sait à la fois à qui on a à faire, et on réalise toutefois que cet album sera bien différent.
Entre énergie chaotique…
Yungblud est souvent caractérisé par son style extravagant, et c’est un élément que l’on retrouve dans sa musique également. En effet, weird! est composé de tous les styles musicaux. On passer par de chansons très pop comme weird ou cotton candy, qui semblent sortir tout droit d’un album de The 1975, puis à des morceaux plus rock comme strawberry lipstick ou acting like that. Pour cette dernière, il retrouve son acolyte, le rappeur touche-à-tout Machine Gun Kelly avec qui il a déjà enregistré plusieurs morceaux.
Sur weird!, Yungblud n’hésite pas à expérimenter. Il en résulte par exemple superdeadfriends, sans le moindre doute le morceau le plus décalé de l’album, ou encore ice cream man. Le jeune britannique n’a pas peur de toucher à tout, et de jongler entre les styles d’un morceau à l’autre, et même au sein d’une même chanson! C’est le cas pour charity, et pour l’incroyable the freak show qui clôture l’album, qui allient parfaitement un côté pop et le style punk rock indéniable de Yungblud.
… et vulnérabilité.
Bien que Yungblud soit une tornade, tant bien à travers ses morceaux qu’en live, il sait aussi faire part d’une sincère vulnérabilité. Il nous l’a déjà fait ressentir dans son dernier EP à travers des morceaux comme casual sabotage ou waiting on the weekend. Au-delà des morceaux déchaînés décrits précédemment, weird! se compose également de magnifiques balades telles que it’s quiet in beverly hills et love song, par exemple. A travers ces morceaux, Yungblud est touchant tant par sa performance vocale brute que par la sincérité de ses paroles. (« Nobody told me how to love myself so how can I love somebody else?« ).
Un artiste engagé
Yungblud s’est toujours présenté comme un artiste engagé. Malgré son indéniable grain de folie, le jeune chanteur traite de sujets aussi sérieux les uns que les autres et utilise sa musique comme moyen de faire passer un message. On a toujours trouvé des sujets sérieux tels que la dépression, l’homophobie, etc, dans ses chansons. 21st Century Liability (2018) était déjà très engagé politiquement (grâce à des morceaux comme King Charles ou Machine Gun). Cet engagement est un élément qui reste omniprésent sur weird!. Toutefois, Yungblud semble cette-fois ci traiter de causes qui lui tiennent plus à cœur personnellement. Par exemple, à travers mars, il raconte l’histoire touchante d’une fan transgenre rencontrée à l’issue de l’un de ses concerts. Ce morceau n’a rien à envier au poignant Polygraph Eyes présent sur l’album précédent.
Le porte parole de sa génération
A travers ses paroles et ses engagements, Dominic Harrison se fait porte parole de sa génération. Il s’exprime au nom de tous, y compris ceux qui ne le peuvent pas. Ce jeune artiste véhicule optimisme et espoir à travers tout ce qu’il fait. Cette idée était déjà au cœur de son EP Hope For The Underrated Youth, et l’est toujours sur weird!. A travers god save me but don’t drown me out, il transmet un message fort d’acceptation de soi auquel chacun pourrait s’identifier lorsqu’il scande « And I won’t let my insecurities define who I am« . Il invite ses fans à accepter et célébrer leurs différences, leurs « bizarreries » plutôt qu’à les voir comme quelque chose de négatif. C’est à travers cet optimiste et cette acceptation qu’il a su fédérer sa communauté de fans, son « Black Hearts Club« , et c’est sans nul doute ce qui fait aussi sa force.
Ce qu’il faut retenir de weird!:
Weird! , à l’image de Yungblud, est un album complet aux multi-facettes. On retrouve une multitudes de styles différents. En passant de la pop, au rock, à des sonorités plus électro, Yungblud, explore, expérimente, et c’est une réussite à tous niveaux. Aucune chanson ne fait office de « remplissage ». En effet, chacune d’entre elle a sa propre place et se démarque des autres d’une façon unique. Les morceaux se suivent sans se ressembler. On ne sait pas de quoi sera fait la chanson suivante. Cela enlève toute impression de monotonie et c’est cette complétude qui fait clairement la force de cet album. Weird! est très représentatif de Yungblud et de son art. Il est partout, même là où on ne l’attend pas, et réussit tout ce qu’il entreprend.
Weird!
par Yungblud